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Trois ans de prison ferme pour avoir tué son nouveau-né

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Personne ne conçoit qu’une mère puisse tuer son bébé. Elle ne l’a jamais imaginé. Mais c’est ce qui est arrivé à cette mère célibataire qui se tient devant la chambre criminelle près la Cour d’appel de Casablanca poursuivie pour infanticide.

Elle prononce douloureusement des mots. Aussi bien le représentant du ministère public que le greffier ne l’entendent pas. Une raison pour laquelle le président de la Cour la sollicite à chaque fois d’essayer de répondre à haute voix à ses questions.
Née à Safi, elle a quitté le foyer parental depuis deux ans, depuis qu’elle a eu vingt-quatre ans. Elle a passé plus de trois mois à Essaouira avant de regagner la capitale économique. Depuis, elle est tombée dans le gouffre de la prostitution. D’un café à l’autre, d’un bar à l’autre et d’une chambre d’un client à un appartement meublé d’un autre, … et ce qui devait arriver arriva. Elle s’est retrouvée enceinte. Mais cela ne l’a pas empêché de continuer à fréquenter les hommes.

Mais au fil des jours son ventre se gonflait. Elle a essayé d’avorter avec des herbes médicinales, en vain. Les neuf mois se sont vite écoulés et le jour de l’accouchement est arrivé. Alors qu’elle était dans la rue, elle a commencé à se tordre de douleur. Des gens de bonne foi sont intervenus pour la conduire vers le service de la maternité de l’hôpital Ibn Rochd, à Casablanca. Elle a mis au monde un bébé de sexe masculin. Et elle a été relâchée après avoir été conduite par la police devant le procureur du Roi pour avoir mis au monde un nouveau-né fruit d’une relation extraconjugale. Depuis, elle ne savait pas comment elle allait faire avec ce nourrisson, ni à quel saint se vouer. Elle a essayé de chercher une famille qui pourrait se charger de lui.

Mais la majorité des familles préférait prendre en charge une fille et non un garçon. Et enfin, elle a décidé, six jours après l’accouchement, de se débarrasser de lui. Elle l’a tué en l’étouffant avant de jeter son cadavre dans une ruelle. La vidéosurveillance d’un commerce a permis aux enquêteurs de l’identifier et de l’arrêter ensuite. Soumise aux interrogatoires, elle a avoué son crime aussi bien devant la police que devant la Cour.
Lors de sa dernière parole, elle a exprimé son regret d’avoir tué son bébé.
Verdict : trois ans de prison ferme après avoir bénéficié des circonstances atténuantes.

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