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Trois ans de prison pour un vendeur de rêves

Ils sont six. Ils n’avaient qu’un seul rêve : fuir par n’importe quel moyen la pauvreté et la misère. Malheureusement, cet espoir les a mis entre l’enclume du rêve d’aller à l’eldorado et le marteau d’un escroc qui a comparu, dernièrement, devant la chambre correctionnelle près le tribunal de première instance de Casablanca. Cet escroc s’appelle Abdelhak. Bien habillé, il a clamé son innocence devant le magistrat. «Je ne connais personne M. le président…Et je ne les ai jamais rencontrés…», a-t-il affirmé sur un ton sérieux.  Âgé de trente-quatre ans, Abdelhak est issu d’une famille indigente de Derb Soltan de la capitale économique. Son parcours scolaire se limite au collège. Encouragé par ses parents, il a passé le concours organisé par l’Office de formation professionnelle et de la promotion du travail. Il a réussi et il a choisi la coiffure. En décrochant son diplôme, il n’a jamais pensé exercer sa profession dans un salon de coiffure pour apprendre le métier. Au contraire, il a agi comme s’il ne l’a jamais appris. Et il passait son temps à rôder dans les rues et les boulevards de la ville. De temps en temps, il s’attablait aux cafés pour bavarder avec des copains. Par crainte de sombrer dans la délinquance, ses parents ont été obligés de lui verser de l’argent pour acheter ses cigarettes et payer sa consommation dans les cafés. De jour en jour, les choses ont empiré. Au fil du temps, il est devenu escroc. «Je n’ai rien promis à personne, M. le président…», a-t-il répondu au juge. En fait, Abdelhak a promis, entre autres, un contrat de travail à Dubaï pour Saïda et l’Espagne pour Rachid.
Haut et fort, il clamait encore son innocence. Il a expliqué au tribunal qu’il gagnait honnêtement sa vie. Comment ? Il n’a pas donné de réponse précise à la Cour. Il a expliqué qu’il gagnait sa vie en recourant, de temps en temps, aux salons de coiffure. Au contraire, dans le procès-verbal, il a été consigné que Abdelhak n’avait jamais mis les pieds dans un salon de coiffure. Dans le dossier de l’affaire, il a reconnu avoir filouter ses victimes en leurs promettant monts et merveilles contre des sommes allant jusqu’à cinquante mille dirhams. Les témoignages des victimes devant le tribunal ont confirmé ses déclarations devant la police et ont rejeté ses allégations devant le juge. Une première victime a attesté avoir fait sa connaissance par l’intermédiaire d’une autre femme. «Je lui ai exprimé mon rêve d’aller en Espagne et il m’a demandé une somme de vingt mille dirhams pour avoir un contrat de travail…», a-t-elle affirmé.
Elle lui a versé la somme et a attendu en vain. Malheureusement, il n’a plus donné signe de vie. Chacune des cinq autres victimes a raconté sa mésaventure au tribunal. Des histoires qui prouvent qu’Abdelhak avait profité des rêves des gens pour amasser de l’argent et le gaspiller dans les boîtes de nuit. Un acte délictuel qui lui a coûté trois ans de prison ferme assortie d’une amende de trois mille dirhams et la restitution des sommes de milliers de dirhams aux six victimes.

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