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Trompé, il tue sa femme

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«Je l’ai tuée». Un aveu sans équivoque d’Abdelkader qui facilitera, sans aucun doute, les délibérations des magistrats de la chambre criminelle près la cour d’appel de Casablanca. Accusé d’homicide volontaire avec préméditation et guet-apens, il risque une peine très lourde, allant jusqu’à la peine capitale.
Étrange. Comment une personne aussi raisonnable qu’Abdelkader et jouissant d’une aussi bonne réputation est-il arrivé à tuer sa femme ? Certes, tout le monde est convaincu que la victime a beaucoup porté atteinte à son honneur. Mais il lui fallait au moins penser à ses deux enfants qui vont rester seuls sans soutien ni assistance. 
En fait, Abdelkader n’avait jamais eu de problèmes avec son épouse. Il sont mariés depuis une dizaine d’années. Issus tous les deux d’un même douar, pas loin d’Al Jadida, ils se sont amourachés lorsqu’ils se sont rencontrés la première fois de leur vie. Il avait vingt-six ans et elle vingt-quatre.
Amour, fiançailles et mariage : les trois étapes se sont déroulées durant un temps record. De fil en aiguille, leur premier enfant a vu le jour, puis le cadet.
«Je regrette de l’avoir tuée, mais je n’avais plus la tête pour penser et je n’avais plus le choix», a-t-il expliqué à la cour.
Pourquoi n’avait plus le choix de la laisser en vie ?
Posément, Abdelkader s’explique devant la cour :
«Je n’épargnais aucun effort pour subvenir aux besoins de ma famille et je ne pensais qu’à elle».
Abdelkader n’a jamais trompé sa femme. Il était toujours fidèle à elle et à son foyer. Au fil des années, un voisin lui a confié avoir remarqué un étranger qui se rendait souvent chez lui. Abdelkader n’en a pas cru ses oreilles. Ce voisin mentirait-il ? Ce dernier l’assure pourtant lui révéler une vérité connue de tous.  Tout le monde sauf lui…
Pour se convaincre de l’infidélité de son épouse, Abdelkader s’est donc vu obliger de la guetter. Jusqu’à ce vendredi, dans l’après-midi, où il voit Abdellah, un jeune voisin du quartier, pénétrer chez lui. Un quart d’heure plus tard, Abdelkader, un bâton à la main, frappe à la porte. Sa femme la lui ouvre et en le voyant, elle se fige sur place. Elle ne peut ni reculer, ni avancer. Sans prononcer le moindre mot, Abdelkader se rend directement à la chambre à coucher.
Abdellah, qui était allongé sur le lit, se redresse, quitte le lit et tente de s’enfuir. Mais en vain. Abdelkader lui assène un coup de bâton sur la tête et puis s’en prend à sa femme. Il la roue à son tour de coups jusqu’à ce qu’elle s’effondre. À ce moment, Abdelkader sort de chez lui en courant au hasard. Les voisins le suivent pour l’arrêter avant que la police arrive.
Quant à l’épouse, elle a déjà rendu l’âme.
Abdelkader, qui a reconnu son crime, a expliqué à la cour avoir regretté son acte parce qu’il a rendu, sans le vouloir, ses enfants orphelins et sans le moindre sou pour confronter les aléas de la vie.
«Je réclame votre clémence, M. le président», conclut-il ses aveux devant la cour. Au nom de quoi cet homme prétend-il mériter la clémence de la cour, s’est alors indigné le représentant du ministère public lors de son réquisitoire : «Il ne s’est montré clément ni envers sa femme qu’il a tuée ni envers ses deux enfants». La peine maximale est donc requise contre le mis en cause.
Pour sa part, l’avocat de la défense a eu beau requérir une peine plus légère en évoquant l’article 418 du code pénal qui stipule que : «Le meurtre, les blessures et les coups sont excusables s’ils sont commis par l’époux sur son épouse ainsi que sur le complice à l’instant où il les surprend en flagrant délit d’adultère ».
Abdelkader a été condamné à 10 ans de réclusion criminelle. Quant à l’amant, il a écopé d’un an de prison ferme.

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