Aucune mère n’ose tuer son enfant. Sauf si elle souffre d’une maladie psychiatrique. C’est ce qui est arrivé à cette mère de famille qui a tué, à sang froid, son bébé.
«Je ne savais pas ce que je faisais, M. le président », répète cette mère de famille qui se tient devant les trois magistrats de la chambre criminelle près la Cour d’appel de Rabat. Elle était hors d’elle lorsqu’elle a commis son crime d’infanticide, affirme-t-elle devant la Cour. Sans aucun doute, elle n’était pas dans sa bonne assiette. Car, aucune mère normale n’ose mettre fin à la vie de ses enfants. Elle, elle l’a commis. Elle l’avoue devant la Cour. C’était en mars 2023, elle était toute seule chez elle dans la commune Laghoualem relevant de la province de Khemisset. Sa fille aînée est allée faire paître le troupeau d’ovins et sa deuxième fille est allée à l’école où elle poursuivait ses études primaires alors que son mari s’est rendu au souk hebdomadaire de la région. Toute seule en compagnie de son bébé, elle l’a scruté alors qu’il était dans ses bras avant de le mettre sur le lit. Tout d’un coup, elle est allée à la cuisine. Elle se souvient de la scène macabre puisqu’elle la raconte en détail devant la Cour. Elle a saisi un couteau.
Elle a ouvert le robinet pour le nettoyer. Certes, elle ne savait pas ce qu’elle allait commettre. Elle a retourné à la chambre à coucher, a pris son bébé dans ses bras et l’a remis une fois encore sur le lit. Lors d’un acte qui dépasse l’imagination, elle l’a égorgé comme un mouton. Elle a ensuite retourné à la cuisine pour remettre le couteau à sa place et elle est sortie de son domicile pour commencer à crier. Comme si elle s’est réveillée d’un profond sommeil. Sa fille aînée qui veillait sur le troupeau d’ovins l’a entendue crier. En courant, elle l’a rejointe pour savoir ce qui lui est arrivé.
«Elle m’a dit qu’elle a tué mon frère», déclare la fille devant les éléments de la gendarmerie royale qui ont arrêté la mise en cause une fois alerté par les voisins.
En entrant chez elle, la fille aînée a poussé un cri strident une fois qu’elle a vu son frère gisant dans une mare de sang.
Qu’est ce qui lui est arrivée pour commettre ce crime d’infanticide ? En fait, aussi bien son mari et sa fille aînée ont affirmé aux enquêteurs que la mise en cause souffert d’une maladie psychique, qu’elle a été suivie par un psychologue qui lui a prescrit des médicaments qu’elle ne prend plus.
Quant à l’expertise médicale ordonnée par la Cour, le psychiatre qu’il l’a examinée a conclu dans son rapport médical que la mise en cause souffre d’une grave dépression accompagnée des idées de la mort et de suicide tout en confirmant que sa responsabilité était atténuante lors de son acte criminel. Autrement-dit, sa responsabilité est partielle. C’est la raison pour laquelle la Cour a prononcé contre elle le verdict suivant :
Dix ans de réclusion criminelle tout en l’internant à l’hôpital des maladies psychiatriques.