Manquant cruellement d’argent, Souad qui demeure à Bouznika n’arrive même pas à payer son loyer, et ce depuis plusieurs mois. Et c’est tout normalement que le propriétaire lui demande d’évacuer son domicile tout en la menaçant de recourir à la justice. Mais Souad, ayant pourtant un diplôme en littérature française, gagne sa vie en donnant des cours de soutien en langue française aux élèves.
Elle est mariée, mais n’a pas d’enfants. Son mari, sans emploi stable, se débrouille comme il peut pour aider sa femme qui s’occupe de tout. Que faire pour sortir de cette crise ? Devant le peu de solutions qui se présentent à elle, celle de recourir à son amant, Moulay Driss, 42 ans, célibataire, fonctionnaire à la commune urbaine Es Sabah, à Temara, lui paraît la plus faisable, et surtout la plus rentable. Comment ? en lui demandant tout simplement à l’aider à payer ses crédits ? Non, elle pense à un moyen plus radical: lui extorquer de l’argent.
Nous sommes le vendredi 28 février. Souad téléphone à son amant, Moulay Driss, et lui demande de passer ensemble la nuit. Moulay Driss accepte et la sollicite de le rejoindre chez lui à Témara. Mais, elle lui demande de passer la nuit chez elle, à Hay Essalam, à Bouznika puisque son mari est en voyage. Effectivement, il la rejoint. Tous les deux se mettent au lit.
Tout d’un coup, un jeune homme, armé d’un couteau, surgit de nulle part. Passé l’effet de la surprise, l’amant demande à Souad qui peut bien être cet homme. Elle lui répond qu’il s’agit de son mari, El Mahdi. Pour qu’il le laisse partir, Souad lui demande de négocier avec lui. Le marchandage commence. Moulay Driss remet sa carte bancaire à El Mahdi tout en lui notant le numéro de code sur un papier. S’apprêtant à sortir pour aller au guichet, El Mahdi le somme de l’attendre jusqu’à ce qu’il se rassure de l’authenticité du numéro de compte et si ce dernier est garni d’une somme importante ou non.
Avant de terminer ses ordres, El Mahdi remarque Moulay Driss qui s’apprête à prendre la fuite en sautant par la fenêtre. Aussitôt, il se jette sur lui, tente de l’immobiliser. Moulay Driss résiste. Mais enfin El Mahdi lui assène des coups de couteau. Il tombe par terre gisant dans une mare de sang, mais reste encore en vie. Aussitôt, Souad l’étouffe en lui mettant la tête dans un sachet en plastique. Et Moulay Driss passe de vie à trépas. Les deux meurtriers essaient ensuite de couper le cadavre. Mais en vain. Enfin, ils pensent à une solution simple.
Ils mettent le cadavre à l’intérieur d’un matelas. À bord d’un triporteur, ils arrivent à le jeter au quartier El Wifak, à Témara, non loin de la gare de train. Un gardien d’un chantier de construction le prend pour s’en servir dans son cagibi. Deux jours plus tard, une odeur insupportable commence à piquer le nez du gardien qui ouvre le matelas.
Et c’est la mauvaise surprise: un cadavre d’un homme se trouvait dedans. L’enquête commence et révèle qu’El Mahdi n’est autre que son second amant. Tous les deux ont été arrêtés.