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Un amour prend fin devant la justice

© D.R

Leila est sous le choc. L’amour ? Elle n’y croit plus. Les hommes ? Elle s’en méfie désormais. La confiance? Elle a rayé ce mot de son vocabulaire. Elle n’aurait jamais pensé que l’amour pourrait lui coûter aussi cher.
Lorsqu’elle avait dix-sept ans, elle croyait qu’un preux cavalier charmant et vertueux l’emporterait vers le paradis de ses rêves. Autour d’elle, ses camarades de classe n’en pensaient pas moins. Hélas, un jeune homme nommé Rachid allait la confronter à une douloureuse réalité. En le rencontrant, comment Leila aurait-elle pu se douter que ce jeune homme qui venait de faire battre son cœur allait la trahir et la précipiter dans le pire des enfers sur terre ?
En ce triste jour de janvier, Rachid comparait en état d’arrestation devant la chambre criminelle près la Cour d’appel de Casablanca. Leila espère qu’il sera condamné pour le mal qu’il lui a fait mais elle sait que la justice des hommes ne parviendra pas à lui rendre la considération et le respect de ses parents. Elle était leur unique enfant, celle dont on attend le meilleur, et voilà qu’elle leur apporte le pire.
Leila revit comme un cauchemar les événements qui l’ont conduite devant ce tribunal. Une nuit du mois de décembre dernier qu’elle aurait dû passer chez elle, comme celles qui l’ont précédée, elle n’est pas rentrée chez-elle.
A vingt heures passées, ses parents ont commencé à s’inquiéter sérieusement. Où leur fille pouvait-elle bien se trouver ? Chez une amie ? Non. Son père l’avait cherchée chez toutes celles qu’il connaissait. Il a ensuite arpenté les rues et les avenues qu’elle emprunte à son retour du lycée. En vain. Les heures avaient passé, sans que Leila ne donne signe de vie. Le père n’avait pas osé faire la tournée des hôpitaux et des commissariats, craignant pour l’honneur familial. Une terrible nuit blanche, suivie d’une effroyable matinée. Vers dix heures, le lendemain, le père de Leila reçoit cette confidence d’un voisin : «Elle était en compagnie de Rachid, hier…»
Rachid ? Le père de Leila n’avait jamais entendu parler de ce garçon. Il se précipita donc auprès de son épouse pour tenter d’en savoir plus: «Connais-tu quelqu’un qui fréquente notre fille et qui s’appelle Rachid ?» « Oui, Leila m’a dit qu’il lui parlait de temps en temps».
Mais Rachid, qui réside non loin du domicile des parents de Leila, ne se trouve pas chez lui.
La police est alors saisie d’une plainte à son sujet et le jeune homme ne tarde pas à être arrêté. «Elle n’est pas chez moi et je ne l’ai pas vue depuis deux jours», prétend-il. D’ailleurs, la perquisition effectuée chez le jeune homme n’aboutit à rien.
C’est alors que le téléphone portable du père de Leila retentit. C’est son épouse qui lui annonce que leur fille est de retour à la maison. Conduite au commissariat, Leila fond en larmes devant les policiers et devant Rachid, avant de tout raconter.
Cela fait plus d’un an que Rachid et elle entretiennent une relation amoureuse, qui a fini par une relation sexuelle. Comme Rachid lui promettait le mariage, Leila a fini par accepter de devenir sa maîtresse. Ils se voyaient tous les mercredis après-midi, profitant de ce qu’elle n’avait pas cours au lycée.
Lors de leur dernière rencontre, Rachid était ivre. Il avait demandé à Leila de passer la nuit avec lui, mais elle avait refusé. C’est alors que sous la menace d’un couteau, il l’a séquestrée, ne lui permettant de rentrer chez elle que le lendemain.
Ce qui ne l’a pas empêché de plaider le contraire devant le tribunal : «Non, monsieur le juge, c’est elle qui a décidé de passer la nuit chez moi…»
Mais Leila n’en démordait pas : elle persistait à l’accuser de séquestration et de viol sous la menace d’une arme blanche : «C’est lui qui m’a obligée à rester en me menaçant avec un grand couteau… Il était soûl, monsieur le juge !»
Rachid a continué à se disculper, en déclarant à la Cour qu’il ne lui avait jamais promis le mariage, qu’elle était devenue sa maîtresse parce que cela lui procurait du plaisir au point qu’elle ne manquait jamais une seule de leurs journées d’amour passionnel.
Sourde à ces arguments, la Cour a jugé Rachid coupable de séquestration et viol sous la menace d’une l’arme blanche et l’a condamné à trois ans de prison ferme.

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