Meurtre
A mi-chemin de l’hôpital, un enfant, gravement blessé, âgé de trois ans, pousse ses derniers soupirs. S’agit-elle d’une mort naturelle, accidentelle ou due à un acte criminel ? C’est l’ambulancier qui avait la réponse.
Nous sommes dans la commune rurale Sidi Ali Korati relevant de la province d’Essaouira. Un agent communal reçoit un appel téléphonique de la part d’une mère de famille, la nuit du dimanche 7 mai, l’informant que son fils, âgé de trois ans, a fait une chute de la terrasse. Gravement blessé, il doit être évacué vers l’hôpital provincial Sidi Mohammed Ben Abdellah à Essaouira. Effectivement, l’agent en question fait appel à une ambulance appartenant à la commune rurale Aqrmud. L’enfant entre ses bras, cette dernière monte ainsi que son mari – le beau-père de l’enfant- dans l’ambulance. Seulement, à mi-chemin, l’enfant rend l’âme.
L’ambulancier continue son chemin vers l’hôpital sans engager la moindre conversation avec les parents de la victime. En y arrivant, le corps médical remarque que l’enfant n’est plus qu’un cadavre inerte. Le couple explique au staff médical que l’enfant a fait une chute de la terrasse. Une version qui ne convainc pas le staff médical qui a remarqué des traces de violence au niveau du petit corps de l’enfant. Entre-temps, l’ambulancier qui devait quitter l’hôpital pour rebrousser chemin vers la commune rurale Aqrmud est resté à l’écart et n’avait pas la moindre intention de partir. A l’insu du couple il compose un numéro sur son smartphone.
Quelques minutes plus tard, les éléments de la police judiciaire font irruption par la porte principale de l’hôpital. Ils s’adressent directement à l’ambulancier. Après une brève conversation les policiers conduisent le couple vers un bureau de l’hôpital. Le confrontant avec l’ambulancier, les visages de la mère et de son mari deviennent blêmes. Celui-ci a effectivement révélé aux enquêteurs que lorsqu’il était derrière le volant il a entendu une conversation houleuse entre les deux époux. Il a vite compris que le couple était en désaccord sur la version des faits concernant le décès de l’enfant qu’il devait relater aux médecins.
Ils se sont enfin mis d’accord sur la version d’une chute accidentelle. Seulement, les enquêteurs ont remarqué, en plus, des blessures et des ecchymoses au niveau des membres supérieurs et des visages de la femme et de son mari. Un constat qui prouve qu’il y avait eu une dispute entre les deux et qui confirme ce que l’ambulancier avait entendu. Enfin, le couple est passé aux aveux. Il a affirmé que lors de leur dispute le beau-père de l’enfant l’a jeté du haut de la terrasse. Il avait l’intention de se venger de son épouse.
