De coutume, un escroc ne manque pas d’imagination pour tromper sa victime. Ce quadragénaire qui vient d’être jugé coupable pour arnaque en est l’exemple.
Repris de justice pour le même motif, à savoir l’escroquerie, ce père de famille, âgé de quarante-six ans, comparaît pour la quatrième fois, en état d’arrestation, devant la chambre correctionnelle près le tribunal de première instance de Casablanca. Ses victimes dont quatre qui ont répondu positivement à la convocation de tribunal se tiennent également devant le magistrat qui leur demande de sortir en dehors de la salle d’audience en attendant qu’il interroge le suspect. Dès le début, le suspect rejette les accusations des plaignants. Il précise au tribunal qu’il a conclu des transactions commerciales avec eux. Certes, il n’a pas pu répondre favorablement, à temps, à leurs demandes, mais il les a sollicités de patienter un peu, le temps que la marchandise arrive. De quelle marchandise s’agit-il ? lui rétorque le magistrat nullement convaincu par ses dires. Justement le mis en cause ne révèle pas le nom d’un seul bien. Et lorsque le tribunal lui rappelle ses trois antécédents judiciaires, qui plus est, pour le même motif et qui lui ont valu trois ans et demi de prison ferme, il répond qu’il a tourné le dos au monde de la criminalité et qu’il regrette ce temps passé derrière les barreaux. Mais les témoignages des victimes allaient constituer un tournant décisif dans cette affaire. Ainsi une mère de famille a affirmé que le mis en cause s’est fait passer pour un entrepreneur qui entretient des relations très étroites avec d’importantes personnalités. Il lui a promis d’aider son fils à être recruté dans un établissement public contre une somme de soixante mille dirhams qui irait, a-t-il prétendu, directement aux personnes concernées. Après marchandage, ils se sont mis d’accord sur une somme de quarante mille dirhams et elle lui a versé un acompte de trente mille dirhams, la somme restante sera versée dès que son fils sera embauché. Depuis, il n’a plus donné signe de vie. Idem pour les trois autres victimes qui expliquent au tribunal que le suspect leur a fait différentes promesses sans jamais tenir parole. Chacune de ces victimes lui a versé une somme allant de 20 à 30 mille dirhams.
Verdict : Jugé coupable pour escroquerie, selon les dispositions de l’article 540 du code pénal, le tribunal a aggravé cette fois la peine en le condamnant à trois ans de prison ferme assortie d’une amende de trois mille dirhams.
