La chambre criminelle près la Cour d’appel à Rabat a redu son verdict, récemment en première instance, sur l’affaire qui a bouleversé la vie des lycéennes qui sont tombées dans les filets d’un ex-ambassadeur.
Cet ex-ambassadeur du Maroc en Hongrie, âgé de quatre-vingt-six ans, ne se doutait pas que ses déviations sexuelles allaient éclater au grand jour suite à un accrochage anodin, en fin du mois d’avril dernier, entre lui et un marchand ambulant qui exposait sa marchandise au Souk El-Kza, à Rabat. En y effectuant un tour, il remarque son iPhone exposé à la vente par ce marchand ambulant. Il est certain que c’est le sien. Calmement, il explique au marchand ambulant que ce téléphone lui appartient et qu’il l’a perdu il y a quelques jours. Il le sollicite de le lui remettre. Seulement, le marchand ambulant qui l’a acheté ne prend pas ses paroles au sérieux et lui demande de l’acheter ou de partir. Effectivement, cet homme qui a vu le jour en 1937 et a été ambassadeur entre le début des années 80 et la fin des années 90 du siècle dernier avant de prendre sa retraite en 1997, rebrousse chemin mais pas à destination de chez lui, dans sa villa située au quartier Souissi, à Rabat, mais chez la police pour déposer plainte. L’interrogeant sur la personne qui pouvait être l’auteur du vol de son iPhone avant de tomber entre les mains du marchand ambulant, l’ex-ambassadeur pointe du doigt une lycéenne, encore mineure. Sans perdre du temps, les éléments de la police l’accompagnent au souk pour arrêter le marchand ambulant et saisir l’iPhone. Ils arrivent également à identifier la lycéenne et l’emmener au commissariat de police. Soumise aux interrogatoires, elle avoue avoir volé le téléphone avec la complicité d’autres filles également mineures. Elle a ajouté qu’elles n’ont pas fait cela pour l’argent mais pour supprimer leurs photos qui les montraient en pleins ébats sexuels avec le plaignant à l’intérieur de sa villa. Ce dernier, précise-t-elle, est arrivé à les détourner et abuser d’elles sexuellement tout en les enregistrant par son iPhone. Il leur donnait une somme d’argent avant de leur permettre de partir. C’est ainsi que l’enquête a pris une autre tournure. L’octogénaire a été placé en garde à vue et soumis aux interrogatoires. En fait, il a avoué avoir eu une relation avec cette lycéenne ainsi que quatre autres, toutes mineures. Mais il a assuré qu’elles l’ont accompagné de leur plein gré. Il a ajouté qu’il se rendait au lycée où elles poursuivaient leurs études pour les emmener chez lui à bord de sa voiture. Devant les enquêteurs, il a affirmé sans vergogne qu’il ne trouvait rien d’anormal à ce qu’il a perpétré et que cela ne portait aucunement atteinte aux filles bien qu’elles soient encore mineures. Il a révélé aux enquêteurs que son épouse, une Française d’origine marocaine âgée de soixante ans, en est au courant. Convoquée, cette dernière a effectivement avoué connaître les comportements de son mari. Si son époux a été maintenu en détention préventive, elle a été libérée pour être poursuivie en état de liberté provisoire pour non-dénonciation d’un crime.
Lundi 13 novembre, après l’interrogatoire du mis en cause et son épouse, le réquisitoire du représentant du ministère public et les plaidoiries des avocats de la défense, la Cour a rendu son verdict en condamnant l’ex-ambassadeur à huit ans de réclusion criminelle assortie d’une amende de vingt mille dirhams et son épouse de six mois de prison avec sursis.













