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Un faux fkih condamné à trois ans de prison

C’est à Khouribga où Abdellah, quarante ans, est né, a grandi et vécu. Sa vie n’a jamais été stable et personne n’en comprenait la raison. Quand il a rejoint les bancs de l’école, il n’y est resté que deux ans. Il n’a pas pu dépasser le deuxième niveau du primaire. Lorsqu’il arrivait à se faire embaucher dans une société, il n’y passait pas plus d’un ou deux ans pour la quitter ensuite. Pourtant, il n’a jamais été licencié. Quand il s’est marié, il a répudié sa femme quelques mois plus tard. Comme par fatalité, il a choisi de vivre sa solitude dans une chambre au quartier populaire de la ville de Khouribga et se débrouiller pour gagner sa vie.
Entre temps, il a fait la connaissance d’un voisin qui a commencé à lui rendre visite. Au fil du temps, ce dernier lui a suggéré de devenir fkih. Pourquoi ? Le voisin lui a expliqué que le fait de vivre seul dans une chambre plus ou moins obscure, de perdre connaissance de temps à autre et de ne pas fréquenter les femmes prouve qu’il est fkih et qu’il a le pouvoir d’exorciser les possédés et les guérir. Le voisin lui a aussi expliqué qu’il pourra gagner assez d’argent en rendant service à ces personnes sous l’emprise du djin. Abdellah l’a cru et la rumeur qu’il est fkih s’est très vite répandue grâce à cet homme qui lui «éclairé le chemin».
Les clients ont commencé à affluer pour lui demander de les aider, de les exorciser, ou encore de les protéger du mauvais sort. Abdellah n’hésitait pas à leur confectionner des talismans et des amulettes. Ses poches se sont très vite remplies. Son voisin, qui l’assistait, n’hésitait pas à lui demander de faire mieux pour avoir plus d’argent. Comment ? En profitant du rêve que bercent plusieurs de quitter le Maroc vers l’eldorado.
Du jour au lendemain, les candidats à l’émigration clandestine ont commencé à défiler chez lui. Il leur promettait monts et merveilles. Les clients n’hésitaient pas à lui verser des milliers de dirhams ! Oui, mais la supercherie allait prendre fin au premier trimestre, car le fkih n’a pas tenu sa promesse. Lorsque les candidats lui demandaient des explications, il leur répondait que les contrats de travail n’avaient pas encore été envoyés par les responsables. Quels responsables ? Pas de réponse convaincante. Pour fuir, Abdellah a déménagé pour s’installer dans un autre quartier où il a poursuivi ses escroqueries avec la participation de son assistant qui empochait toujours sa commission.
Il aura fallu attendre qu’une cliente aille à la police pour que le faux fkih et son complice soient arrêtés. Ils ont été poursuivis respectivement pour escroquerie et complicité. Ils ont nié les charges retenues contre eux, mais les témoignages de leurs victimes étaient accablants. Et le tribunal les a reconnus coupables et les a condamnés à trois ans de prison ferme assortie d’une amende de trois mille dirhams chacun.

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