Un faux fonctionnaire épinglé après avoir escroqué une mère

À Fès, un escroc se faisant passer pour un fonctionnaire du tribunal a réussi à piéger une mère mais il a fini par tomber dans les filets de la police.

Cet escroc au visage ordinaire s’était fondu dans la foule qui gravite quotidiennement autour du tribunal de première instance à Fès. Rien, à première vue, ne le faisait paraître suspect aux yeux de ceux qui le croisaient. Mais en fait, dans l’ombre des couloirs et des salles d’audience, il guettait les visages inquiets, les regards perdus, ceux qui cherchaient désespérément une lueur d’espoir. C’est ainsi qu’il a repéré cette mère, les traits tirés par l’angoisse, venue chercher une issue pour son fils, impliqué dans une affaire d’abus de confiance. Il s’est approché d’elle, lui a lancé un sourire de celui qui prétend tout connaître des arcanes judiciaires.

Il ne lui a pas accordé la moindre seconde pour se demander si elle le connaissait auparavant ou non et il a engagé une conversation avec elle. Il savait trouver les mots pour gagner sa confiance. Elle ne tarde pas à lui raconter l’histoire de son fils. Il la rassure en lui disant qu’il va lui trouver une solution. Car, il est un fonctionnaire au tribunal, lui affirme-t-il. C’est l’homme providentiel, croit-elle. Elle ignore qu’elle se retrouve devant un repris de justice, qui a déjà purgé des peines d’emprisonnement pour attentat à la pudeur, viol, coups et violence et émission de chèques en bois. Elle ne sait pas qu’elle est tombée entre les griffes d’un escroc, sans pitié, qui se soucie peu de la détresse des victimes.

En effet, profitant du désarroi de cette mère, il lui a promis monts et merveilles pour que le piège se referme autour d’elle en douceur. Dans un premier temps, l’homme l’accompagne dans un cabinet d’avocat où, muni d’un acte de désistement, il réussit à lui soutirer mille dirhams, pour la remettre à l’avocat, dit-il. Le lendemain, il la retrouve devant le bureau du procureur du Roi près le tribunal de première instance à Fès. Il lui demande encore cinq cents dirhams pour les honoraires de l’avocat et autant pour graisser la patte d’un substitut du procureur censé interroger son fils. La mère, croyant agir pour la liberté de son fils, paye sans discuter.

Mais à partir de là, l’homme devient insaisissable, évitant ses appels et fuyant tout contact. Mais au fil de quelques jours, il la rappelle pour prétendre qu’il était malade et qu’il allait renouer le contact avec le juge chargé de l’affaire de son fils tout en lui demandant une fois encore une somme de cinq cents dirhams. La mère, cette fois, paraît méfiante. Elle confie ses doutes à un agent de sécurité à l’entrée du tribunal. Celui-ci, témoin de l’échange téléphonique, alerte le substitut du procureur. Un piège a été mis en place. Effectivement, il y est tombé facilement. Placé en garde à vue, il s’est retrouvé de nouveau derrière les barreaux.