Un flagrant délit d’avortement clandestin

L’amour les unit tous les deux. Ils sont encore jeunes. Elle est à son vingt-sixième printemps et lui est son aîné de sept ans. Sans aucun doute, ils se souviennent de cet après-midi d’un jour du mois de janvier de l’année en cours quand leurs regards se sont croisés en plein centre-ville de la capitale économique. C’était le coup de foudre, le petit regard a cédé la place au petit sourire. Ils n’ont pas trop perdu de temps pour engager une conversation autour d’une table dans un café. Et c’était le début d’une relation amoureuse pleine de rencontres et de rêves. Une année plus tard, la vie du couple est bouleversée. La jeune fille a fait le test de grossesse. Il s’est avéré positif. Elle est bel et bien enceinte. C’était la bonne nouvelle si elle était mariée. Mais là, ce n’était pas le cas. Que devait-elle faire ? Elle ne pouvait pas se confier à sa mère. C’est honteux. Elle en a parlé à son prince charmant. En toute responsabilité, il l’a rassurée de la soutenir jusqu’au bout. Il lui a proposé de se présenter chez sa famille pour la demander en mariage. Mais pour elle, ce n’était pas la bonne solution : elle ne pouvait pas convoler en justes noces alors qu’elle était enceinte. Elle devait d’abord se débarrasser de ce qu’elle portait dans son ventre. En d’autres termes, avorter. La décision est prise. Le gynécologue qui devait effectuer l’opération a été localisé. Il dispose d’un cabinet sur le boulevard d’Anfa, à Casablanca. Nous sommes le samedi 26 novembre. En début d’après-midi, les deux jeunes sont arrivés chez le médecin qui les a bien accueillis. Après un court examen, le médecin a décidé de passer à l’action. Avant d’entamer l’opération, il a sollicité du jeune homme de partir et de ne revenir que vers 19h, le temps que sa bien-aimée anesthésiée se réveille. Cependant, quand le jeune homme a mis les pieds hors du cabinet, deux hommes l’ont intercepté. Ce sont des policiers qui l’ont conduit vers une voiture stationnée un peu plus loin du cabinet. Il leur a raconté son histoire. Tout d’un coup, ils ont effectué une descente au cabinet du médecin l’arrêtant en flagrant délit d’avortement. Conduit au commissariat de police, il a été traduit, lundi 28 novembre, devant la justice. Il y a deux ans qu’il effectue des opérations d’avortement illégal. Le couple est également poursuivi pour débauche.