Refusant d’intervenir pour le compte d’une voisine afin qu’elle obtienne un visa pour aller en Espagne, un fonctionnaire consulaire se retrouvé mêlé à une affaire de pédophilie.
Sourd-muet, ce ressortissant espagnol, chargé des archives au consulat d’Espagne à Tanger, se tient au box des accusés à la salle d’audience à la chambre criminelle près la Cour d’appel de Tanger, poursuivi, en état de liberté provisoire, pour abus sexuel sur mineure âgée de sept ans. Il nie catégoriquement cette accusation aussi bien devant les enquêteurs de la police judiciaire, le parquet général que le juge d’instruction. Au contraire, la plaignante, mère de la fille, le traite de menteur parce que sa fille ne peut en aucun cas inventer cette histoire. Dans sa plainte, la mère avait expliqué que ce fonctionnaire consulaire loue un appartement dans la résidence où se situe son salon de coiffure. En plein boulevard et devant les regards des témoins, il a pris sa fille entre les bras et l’a embrassée sur la bouche. Un comportement que nie le mis en cause, selon ses signes des sourds-muets traduits par un interprète en langue des signes. Cette mère a précisé, lors de ses déclarations, qu’elle prenait soin de ce voisin en lui rendant des services et lui offrant de temps en temps des plats puisqu’il n’a personne pour l’aider. Elle a précisé qu’elle se comportait ainsi avec d’autres personnes. Des déclarations également réfutées par le mis en cause qui a assuré qu’il ne recevait rien d’elle. Car, bien rémunéré, il n’avait jamais besoin ni de son aide ni de n’importe quelle autre personne. Interrogeant la fille, cette dernière a expliqué que le fonctionnaire lui faisait des attouchements à l’intérieur du salon de la coiffure de sa mère. Une déclaration que même sa mère n’a pas dite, ni dans sa plainte, ni devant la police, ni devant le parquet général et le juge d’instruction. En faisant la confrontation entre la fille et sa mère à propos de ce point considéré comme intéressant par la Cour, il semble qu’elles n’étaient pas sur la même longueur d’onde. Surtout que la mère a commencé à se contredire lorsqu’elle a été interrogée sur le fait que le mis en cause entrait ou non à son salon de la coiffure. Et ses accusations se sont évaporées lorsqu’elle a affirmé à la Cour qu’il ne s’agit que d’une vengeance ni plus ni moins. Elle lui a demandé de l’aider à avoir un visa pour l’Espagne. Ayant refusé, elle a cherché à se venger en inventant cette histoire de pédophilie. Seulement, la Cour l’a acquitté. Portera-t-il une plainte contre elle ? Affaire à suivre.x.