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Un imam adultère condamné à Taroudant

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Un imam adultère ? L’étonnement se lisait sur tous les visages. La foule, nombreuse, qui remplissait le prétoire ce jour-là a dû jouer du coude pour accéder à la salle d’audience et, à l’intérieur, il lui fallait savoir raison garder pour ne pas se faire expulser. Tout le monde voulait en avoir le cœur net. Plusieurs questions taraudaient les consciences tant au douar de Tighmet que dans les autres localités de la province de Taroudant. Un homme de religion qui semblait si pieux pouvait-il avoir commis pareil pêché ? Un iman pouvait-il avoir violé aussi allégrement la sacralité du lieu de culte où officiait ? D’aucuns ne pouvaient le croire. Du moins jusqu’à ce que la voix du juge ne les ramène à la dure réalité : «Tu es imam et tu as osé faire ce que tu as fait? Tu n’as pas honte ? Tu n’as pas craint Dieu ?». La voix du magistrat ne trahissait aucune émotion. Tout au plus, un certain dégoût pour cet acte qu’il n’a jamais cru pouvoir un jour juger. Un léger silence, puis ce fut l’interrogatoire. Les évènements commencèrent alors à défiler.
Mohamed est iman de la mosquée de Tighmet depuis fort longtemps. Il est respecté par tous les habitants du douar et les jeunes n’hésitent pas à lui faire le baisemain. Nombre d’entre eux ont d’ailleurs appris le Coran grâce à lui. Homme pieux, ils le considéraient comme un homme vertueux. Ils s’adressaient à lui pour quémander son avis chaque fois qu’un litige survenait. Il était d’ailleurs de bon conseil. Aussi avait-il la confiance de tous. Son arrestation était donc aussi inattendue qu’incroyable. Depuis lors, les langues se sont déliées. Sa femme ne pouvait plus sortir de chez-elle, tellement les insinuations des uns et des autres étaient blessantes. Doublement victime, elle l’a été blessée par l’adultère de son époux et par les médisances de ses voisins. Du père de ses enfants, elle n’aurait jamais cru pareille offense. Elle avait la fidélité chevillée au corps et elle avait une confiance aveugle en lui. Ceci d’autant plus qu’en parfait bigot, il lui faisait croire qu’il respectait leur relation conjugale et leur foyer et qu’il vivait dans la crainte de Dieu. Fidèle jusqu’au bout, elle n’a donc pas voulu le poursuivre en justice lorsque ses relations extraconjugales sont devenues de notoriété publique. Elle s’est hâtée de remettre son désistement au tribunal; document qui, selon la loi, a mis un terme à l’accusation d’adultère. Mais, son désistement ne pouvait annuler les poursuites initiées contre la maîtresse de l’imam pour complicité d’adultère. C’est d’ailleurs pour cette accusation que Zahra, qui porte un enfant de Mohamed, a comparu  à ses côtés. Flash-back : il y a plus d’une année, Zahra, une jeune fille du douar, a pris l’habitude d’apporter chaque matin le déjeuner à l’imam. Au fil du temps, elle a fini par le séduire et l’inévitable s’est produit : Mohamed l’a emmenée dans une petite chambre attenante à la mosquée pour la dépuceler. Ils sont devenus amants et ne rataient plus aucune occasion pour se retrouver. Il a même fini par lui promettre le mariage. «Je vais t’épouser Incha Allah surtout que ma femme n’accouche que des filles alors que moi je veux un garçon…». Quand ? Il n’a fixé aucune date pour se présenter devant ses parents et demander sa main. Dans l’attente, ils continuèrent à filer le parfait amour. Mais le jour où elle lui a annoncé qu’elle était tombée enceinte, son sang ne fit qu’un tour. Il lui fallait trouver une solution au plus vite.
«Je vais te donner en mariage à mon beau-frère qui est en train de chercher une épouse», lui a-t-il proposé. Elle accepta sans réfléchir.  La nuit de noces a été rapidement célébrée et le couple s’est retrouvé sous le même toit en train de partager le même lit. Le mari a néanmoins vite remarqué que Zahra était enceinte de quelques mois alors qu’il ne l’a épousée que depuis deux semaines. Inconcevable et incompréhensible. Il s’en est donc ouvert aux siens ; lesquels en ont parlé à leurs proches et, de fil en aiguille, la nouvelle s’est répandue comme une traînée de poudre. Devant la tournure que les choses ont prise, elle n’avait qu’un seul choix : dire la vérité. Elle a donc déposé une plainte auprès du procureur du Roi, où elle a commencé par affirmer avoir été victime d’un viol, avant de dénoncer Mohamed.
Ils ont été déférés tous les deux devant la justice. La jugeant coupable de complicité d’adultère, la Cour a condamné Zahra à cinq mois de prison ferme. Quant à l’imam, il a été jugé coupable d’atteinte à un lieu de culte et a écopé d’une peine de huit mois de prison ferme.

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