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Un matricide à Oujda

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À son quarante-troisième printemps, Hassan est sans travail. Comme tout le monde, il rêvait de fonder un foyer. Il ne cessait de demander à sa mère, âgée de quatre-vingt-deux ans, de lui trouver une femme souhaitant partager sa vie. «Mais il faut trouver d’abord un emploi permanent», lui martelait à chaque fois sa mère, Zahra.
Hassan est son unique fils.  Elle l’a mis au monde alors qu’elle était âgée de trente-neuf ans. À l’instar des autres mères, elle espérait ce qu’il y a de mieux pour lui. Elle rêvait de le voir gagner honnêtement sa vie, se marier et avoir des enfants. Malheureusement, aucun de ces rêves n’a été concrétisé.
Hassan a quitté très tôt l’école pour rejoindre un forgeron dans le but d’apprendre un métier. Au fil du temps, il est devenu lui même forgeron. Seulement, ce métier ne lui a pas rapporté grand-chose. Car les clients se font rares. Par conséquent, il se débrouillait comme il peut pour subvenir à ses besoins quotidiens. Il dépensait la majeure partie de son argent dans les boissons alcoolisées. Il est devenu accro à l’alcool. En cas de besoin, il recourt à sa mère pour avoir de l’argent. Zahra ne travaille pas. Elle n’a plus la force pour trimer. Quelques bienfaiteurs lui donnaient de temps en temps des petites sommes.
Par amour à son fils, Zahra n’hésitait pas lui à donner une part de son argent pour acheter des cigarettes et une ou deux bouteilles de vin rouge. Hassan n’a pas d’amis. Depuis son enfance, il s’est renfermé sur lui-même. De coutume, il restait chez lui à se soûler.
Ivre, il devient une autre personne, très sociale bavardant avec les jeunes du quartier. Cependant, il n’était jamais agressif envers les voisins. Toutefois, il violentait sa mère. Cette dernière n’a jamais porté plainte contre lui. Son cœur de mère lui pardonnait. Elle le traite comme s’il était encore un petit enfant.
Le jour du crime, Hassan a bu du vin rouge. Après quoi, il est sorti pour "papoter" avec un groupe d’adolescents en leur racontant les évènements d’un film. Après avoir terminé son récit, il a insulté l’un d’eux qui l’a provoqué. Hors de lui, l’adolescent l’a attaqué violemment. Hassan tombe par terre. Senti humilié, il se relève et se dirige chez lui.
Il est resté chez lui durant plus d’un quart d’heure. Il est très nerveux. Le sentiment de mépris lui rongeait le cœur au point qu’il a pensé à se venger. Sa mère a tenté de le calmer. C’est la première fois qu’elle le voit dans un pareil état. Après, il sort muni d’un couteau. Son adversaire a disparu. Hassan l’a cherché. Mais en vain. Il n’est plus au quartier. Il est probablement rentré chez lui. Très irrité, Hassan revient à la maison. Sa mère lui a reproché d’avoir pris un couteau. Sans savoir comment et pourquoi, il a commencé à casser tous les objets de la maison. Sa mère le suppliait de s’arrêter.
En vain. Il a continué à briser tout ce qui se trouvait sur son chemin.
Il ne contrôle plus ses nerfs. Hystérique, il a continué à frapper à gauche et à droite jusqu’à ce qu’il s’est évanoui. Le lendemain matin,en se réveillant, il trouve sa mère gisant dans une mare de sang. Qu’est-ce qui s’est passé ? Il ne se souvenait de rien.
La mère a été évacuée, dans un état critique, vers le service de réanimation. Trois jours plus tard, elle a rendu l’âme suite à ses blessures. «Mais je ne me souviens de rien. Je ne me rappelle pas l’avoir frappée», affirme-t-il aux enquêteurs lorsqu’ils sont arrivés pour l’arrêter. Toutefois, toutes les présomptions le mettent en cause. Raison pour laquelle, il a été traduit devant la justice à Oujda.

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