Les rêves de Rachid sont sans limites ni mesures au même titre que son espoir pour une vie meilleure. Pour les réaliser, ce jeune garçon, issu d’une famille indigente demeurant dans un douar de la région d’Ouled Frej, province d’El Jadida, s’est investi à fond dans ses études.
Ni l’éloignement de l’école, ni le mauvais temps surtout au cours de l’hiver et de l’automne, ni la pauvreté de sa famille, ne l’ont dissuadé. Au contraire, il était déterminé à aller jusqu’au bout de son rêve : réussir ses études, décrocher un diplôme supérieur et trouver enfin un emploi, qui lui permettra de subvenir aux besoins de sa famille. Sur le chemin du retour de l’école, il rêve déjà de quitter le douar pour aller s’installer en ville.
Cependant, un événement sordide et inattendu a chamboulé toute sa vie. Son père est décédé. Sa mère, ses quatre frères et sœurs ne savent depuis à quel saint se vouer. Leur père est mort sans leur laisser un sou. Et le rêve de Rachid s’est évaporé.
Il était contraint de quitter l’école et de travailler pour subvenir aux besoins quotidiens de sa famille. Il est devenu berger. Bâton à la main, il garde les troupeaux de quelques fellahs de la région contre une somme d’argent dérisoire. Au fil du temps, il s’est rendu dans la région de Beni H’lal pour garder le troupeau d’un fellah de cette région. Et comme si la malédiction le suit partout où il met ses pieds, Rachid a été chassé par son employeur, quelques jours avant la fête du sacrifice, sans lui verser son salaire, qui est de l’ordre de 400 dirhams.
Hors de lui, l’enfant, âgé de 13 ans, a quitté la région de Beni H’lal sans savoir où aller. Il ne pouvait pas retourner chez lui les mains vides. Que doit-il faire ? Le jour de l’Aïd Al Adha est proche. N’ayant pas les moyens d’acheter le mouton, Rachid a décidé de ne pas retourner chez lui et de rejoindre le rang des clochards d’Ouled Frej. Rachid est devenu un SDF. Il rôde dans les ruelles en quête de quoi manger. Et à l’instar des SDF d’Ouled Frej, il passait la nuit à la belle étoile soit près du mausolée Sidi Messaoûd soit dans un jardin. Un jour, il lui est arrivé ce qui représente le plus pénible à ses yeux. Il a été victime d’un viol. Il faisait nuit. Il a entendu un bruit. Tout d’un coup, deux jeunes drogués, la vingtaine, ont surgit de nulle part.
Que voulaient-ils ? L’un d’eux lui a chuchoté quelques mots à l’oreille. Il l’a repoussé violemment. Rapidement, ils se sont jetés sur lui pour l’immobiliser. En tentant de crier, ils l’ont violenté afin qu’il se taise. Ils l’ont conduit vers un coin du jardin obscur, où ils l’ont sodomisé à tour de rôle. Quand ils se sont apprêtés à le relâcher, trois autres jeunes hommes les ont rejoints.
Le pauvre petit garçon a été sodomisé par cinq jeunes hommes avant d’être abandonné. Le lendemain matin, un gardien l’a trouvé dans un état déplorable au point qu’il ne peut plus marcher convenablement. Curieux, il l’a interrogé sur ce qui lui est arrivé. Rachid ne lui a rien caché. Par pitié, le gardien l’a conduit au poste de la gendarmerie d’Ouled Frej pour déposer plainte. Trois des cinq violeurs ont été arrêtés et deux ont fait l’objet d’une note de recherche. Et Rachid semble avoir tout perdu.