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Un père viole sa fille de trois ans

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«Papa est très méchant », balbutie la petite Khawla sur un ton innocent. Elle est encore à son troisième printemps. Et pourtant, elle n’aime pas son père. Elle le hait à tel point qu’elle n’ose plus le regarder en face. Il s’approche d’elle, elle s’éloigne. Elle l’évite. Un comportement tout à fait normal puisque depuis qu’elle a ouvert ses yeux sur le monde en février 2003, son père ne l’a jamais couverte de sa tendresse.
« Je n’aime pas mon papa », dit-elle à Najia Adib, présidente de l’association  « Touche pas à mes enfants », qui a pris en charge l’affaire de « Khawla et sa famille ».
En fait Khawla n’est venue au monde que dix ans après le mariage de ses parents. Son père, A.A. et sa mère, N.A. se sont rencontrés, la première fois, en 1993. Une rencontre sans histoire d’amour, mais qui a été couronnée par le mariage. Aide-commerçant, Ali n’a pas pu offrir à son épouse une maison. 
En conséquence, le couple a occupé une chambre avec les parents de l’époux à Témara. Deux ans plus tard, un premier enfant a égayé leur foyer. Omar est âgé actuellement de onze ans. Puis d’un deuxième enfant, Rachid, âgé de dix ans, et enfin Khawla.
Auparavant, Ali n’était pas très violent. Des disputes éclataient de temps en temps mais sans gravité. Ses parents intervenaient et le problème est aussitôt résolu.
Un jour, la famille Aït Lahcen a emménagé  au quartier Douar Al Kora, à Rabat. Depuis ce jour-là, Ali a changé complètement.
Selon la mère, son époux est devenu toxicomane et la maltraitait jour et nuit.
Agressif, il violente également ses deux enfants, Rachid et Omar. Leurs petits corps portaient souvent les traces de ce supplice.
En conséquence, ces derniers n’ont pas pu poursuivre leurs études au-delà du primaire. L’épouse a déposé une première fois plainte contre son époux l’accusant de coups et blessures et violence contre elle. Mais, elle a fini par la retirer après l’intervention de quelques membres de leurs familles. Mais, Ali devenait de plus en plus agressif.
Sans soutien familial, Najat et ses trois enfants ne savent plus à quel saint se vouer. Au mois de juin, Najat a remarqué, alors qu’elle était au bain maure, sa petite Khawla qui grattait son sexe avec ses ongles. Elle lui a demandé de s’arrêter, puis l’a frappée sur sa main. Mais en vain.
La petite fille a continué à frotter ses parties intimes. «Mais qu’est-ce qui t’arrive ma petite?», lui demande-t-elle tout en la prenant entre ses bras. Avec l’innocence d’un enfant, Khawla lui a expliqué qu’elle a mal. Pourquoi? Khawla lui a précisé avec des mots d’enfant que son papa la touchait dans son appareil génital. Cette phrase a mis la mère hors d’elle. Elle lui a demandé plus d’explications.
La fille a répondu qu’il lui met son sexe également dans sa bouche. Jugeant que la situation ne supporte plus le silence, la mère a porté plainte auprès du parquet général près la Cour d’appel de Rabat avec à l’appui un certificat médical remis par l’hôpital d’enfants de Rabat attestant la présence de lésions au niveau de la lèvre externe de la vulve et accordant à la victime une incapacité totale de travail (ITT) de 60 jours.
Et suite aux instructions du parquet général, le père, âgé de 36 ans, a été convoqué par la police. Il a tout nié. Mais la fillette l’a dénoncé sans hésitation.
Le mis en cause a été traduit devant le parquet général. L’affaire a été transmise au juge d’instruction. Une nouvelle audience est fixée pour le 11 septembre prochain. Le mis en cause a bénéficié de la liberté provisoire. Une décision qui a été critiquée par la présidente de l’association «Touche pas à mes enfants ». Deux avocats se sont constitués au nom de cette association en faveur de Khawla. Cette dernière, qui n’a pas encore été prise en charge par un pédopsychologue, est profondément traumatisée.

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