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Un policier détourne une fille mineure mariée

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Elle est encore mineure et pourtant elle s’est mariée à un élément des Forces auxiliaires à Salé. En effet, bien que le législateur marocain fixe l’âge de mariage à dix-huit ans, il donne encore le plein pouvoir au juge d’autoriser préalablement le mariage des mineures. C’est que les associations de la société civile réclament depuis belle lurette de supprimer le code de la famille.

Les dispositions de l’article 20 du code de la famille stipulent que «le juge de la famille chargé du mariage peut autoriser le mariage du garçon et de la fille avant l’âge de la capacité matrimoniale, par décision motivée précisant l’intérêt et les motifs justifiant ce mariage. Il aura entendu, au préalable, les parents du mineur ou son représentant légal. De même, il aura fait procéder à une expertise médicale ou à une enquête sociale. La décision du juge autorisant le mariage d’un mineur n’est susceptible d’aucun recours». C’est en s’appuyant sur cet article que le juge de la famille à Salé a décidé que cette fille, encore mineure, soit mariée à cet élément des Forces auxiliaires.

Seulement, deux mois plus tard, tout a été chamboulé. Le mokhazni a mis entre les mains du procureur du Roi près le tribunal de première instance une plainte où il explique qu’il a convolé, il y a juste deux mois, en justes noces puis s’est absenté de chez lui durant une dizaine de jours. En y retournant, sa femme lui a révélé qu’elle était enceinte, mais il doute fort que le bébé soit le sien, un sentiment renforcé par le changement de comportement de sa femme qui ne veut plus partager avec lui le même lit. Elle a même porté contre lui une plainte auprès de la cellule de la violence contre les femmes alors qu’il ne l’a jamais touchée.

Pire encore, il a commencé à recevoir des appels téléphoniques et des messages de menace, via WhatsApp, d’une personne qui se présentait comme un officier de police chargé de l’affaire de son épouse. Cette personne lui a demandé de répudier sa femme et de lui verser une somme de pension alimentaire de quelques milliers de dirhams. Et s’il s’abstenait de divorcer, il serait licencié des rangs des Forces auxiliaires. Le plaignant a montré au procureur du Roi une série de messages qu’il a échangés avec la personne qu’il n’a jamais connue ou rencontrée et dans lesquels le soi-disant policier lui a révélé qu’il a déjà couché avec son épouse, chez lui, tout en lui décrivant en détail son foyer conjugal.
Interrogée, l’épouse a déclaré aux enquêteurs que l’officier de police en cause aurait noté son propre numéro de téléphone depuis la plainte qu’elle avait portée contre son mari. Elle a affirmé qu’il lui téléphonait pour lui exprimer son admiration tout en la sollicitant de se rencontrer. Elle a précisé qu’il la harcelait sexuellement, mais elle a toujours repoussé ses avances.
Interrogé sur les accusations du mokhazni, l’officier de police a nié avoir une relation avec l’épouse encore mineure, ni avoir envoyé des messages à elle, ni au mokhazni. Toutefois, une expertise technique effectuée sur son téléphone portable a confirmé le contraire.
L’officier de police a été arrêté puis mis en détention préventive. Il sera poursuivi pour détournement de mineure.

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