Personne dans le douar ne se doutait que ce quinquagénaire, jouissant d’une bonne réputation, puisse être un pervers sexuel ayant une attirance pour les enfants. Mais la vérité finit toujours par éclater.
Nous sommes à la commune rurale d’Ouled Settout située au nord de la ville de Zaïo qui relève de la province de Nador. Au douar El Harcha, ce quinquagénaire fait presque l’unanimité. Il jouit d’une bonne réputation, il est respectueux et sans problème. Certes, ses voisins au douar, ses proches et bien sûr les membres de sa famille savent qu’il est célibataire, mais personne n’ose lui demander de s’aventurer dans une expérience de mariage. D’ailleurs ce journalier en construction disait qu’il ne disposait pas des moyens de fonder un foyer conjugal. C’est du moins le prétexte qu’il avançait pour répondre à un ou deux de ses amis intimes qui ont déjà pris l’initiative de lui expliquer que le mariage est une union sacrée et qu’il doit avoir à ses côtés une femme qui prenne soin de lui. Mais.
Âgé de cinquante-six ans, il s’avère qu’il s’agit, pour lui, d’un choix définitif. Et chaque choix doit être respecté d’autant qu’il ne porte atteinte à personne. Seulement les événements à venir vont dévoiler son vrai visage. Ayant constaté la trace d’un liquide visqueux sur son maillot, la mère de cet enfant du douar, âgé de cinq ans, en a déduit qu’il a été abusé sexuellement. Mais par qui ? L’enfant lui répond qu’il s’agit de «Âmmi», qui n’est autre que leur voisin, le journalier en construction. La mère n’en croit pas ses oreilles. Elle lui demande des explications. L’enfant lui raconte qu’il le sollicitait de l’accompagner aux toilettes de la maison, il lui baissait le pantalon et abusait de lui sexuellement.
Par un chiffon imbibé d’eau, il essuyait les traces du liquide avant de lui remettre une pièce d’un dirham. Il en faisait de même avec un autre enfant, âgé de quatre ans. Deux plaintes ont donc été portées par les mères des deux enfants et le quinquagénaire a été arrêté par les éléments de la gendarmerie royale de Zaïo.
Maintenu en garde à vue et soumis aux interrogatoires, il s’est disculpé affirmant qu’il s’agit d’un coup monté par ses deux voisins. Seulement, chacun des deux enfants a raconté devant ses regards ce qu’il lui a fait subir aux toilettes. Dos au mur, il finit par avouer son crime de pédophilie. Il a été traduit devant le parquet général près la Cour d’appel de Nador.