Un remariage qui a failli lui coûter un million de dirhams

Cette veuve, coiffeuse à Khouribga, a fait confiance à l’ami de son mari récemment décédé. Une confiance qui devait se traduire par un remariage. Seulement, elle a découvert qu’il n’est qu’un rapace qui a engagé sa femme et sa sœur pour lui dérober un million de dirhams.

Il était l’ami intime de son époux. Mais, au fil du temps, il est devenu également son ami puisqu’il leur rendait visite de temps en temps. Ils se rencontraient souvent pour passer ensemble de bons moments soit chez elle, soit dans un restaurant ou café mais jamais en famille puisqu’il est également marié et père de trois enfants. Pourquoi ? Il n’avait pas de réponse exacte. Entre-temps, son ami a rendu l’âme. N’ayant pas d’enfant, l’épouse, coiffeur à Khouribga, est restée toute seule. C’est la raison pour laquelle, paraît-il, l’ami du défunt partageait avec elle son chagrin et ne voulait pas l’abandonner à son propre sort. Ainsi, leurs rencontres sont devenues presque quotidiennes. Il la rejoignait fréquemment au salon pour faire un tour en dehors de la ville de Khouribga ou prendre un café. N’ayant pas de voiture, il conduisait la sienne.

Et ils ont fini par devenir des amants. Il rentrait et sortait de chez elle comme s’il était son mari. Effectivement, ils ont décidé de se remarier. La période de la viduité, à savoir quatre mois et dix jours, a expiré et tous les deux se sont convaincus qu’ils avaient le droit de s’aimer et même de se remarier. Seul bémol, il fallait que la première épouse accepte. Une semaine après la prise de la décision du remariage, puis deux, il lui a confié que sa femme lui a promis de lui donner son autorisation écrite. Pleine de joie, elle s’est jetée dans ses bras pour aller ensuite dîner dans un restaurant. Plus encore, il lui a proposé de célébrer «l’événement» en Thaïlande. Il s’est chargé de tous les frais du voyage. Ils y ont passé sept jours. De retour à Khouribga, elle est rentrée chez elle alors qu’il est allé voir son épouse et ses trois enfants. Elle a remis ses valises et s’est reposée pour quelques minutes avant d’aller jeter un œil sur son argent, à l’intérieur d’un sac en cuir dans l’armoire. Mais quelle ne fut pas sa surprise de ne pas le trouver. Comme une folle, elle a téléphoné à son amant pour lui lancer la mauvaise nouvelle. Il l’a calmée tout en lui demandant de fouiller dans les quatre coins de l’appartement. Mais elle était certaine qu’elle ne l’a pas déplacé.

C’est pourquoi elle s’est rendue aussitôt chez la police pour porter plainte. Les limiers de la police judiciaire de la sûreté à Khouribga ont entamé les investigations en effectuant d’abord le constat d’usage sur l’appartement. Ils n’ont constaté aucune trace d’effraction à la porte. A l’intérieur, tout le mobilier est en ordre. Un état des lieux qui rejette l’hypothèse d’un acte de cambriolage. Qui était au courant que ce pactole était dans sa chambre à coucher ? Elle a révélé aux enquêteurs que seul son compagnon était au courant de l’existence de cet argent et de son emplacement. Qui est-il ? lui ont demandé les enquêteurs. Après leur avoir révélé la nature de leur relation, elle leur a précisé qu’il ne peut pas être l’auteur de ce vol pour la simple raison qu’il était en voyage en sa compagnie. Les enquêteurs ont cherché s’il y a des vidéosurveillances. Effectivement, une caméra était installée à l’entrée d’une maison non loin de l’immeuble où demeure la victime.

La vidéosurveillance a montré une voiture qui venait de stationner, la nuit, non loin de l’immeuble, deux personnes cagoulées en sont descendues et entrées à l’immeuble. Moins de vingt minutes plus tard, elles en sont sorties pour monter à bord de la voiture et démarrer à toute allure. En recourant au centre d’immatriculation, les enquêteurs ont été informés que la voiture appartenait à une agence de location de voitures. Le propriétaire de cette dernière a mis à la disposition des enquêteurs l’identité de la personne qui l’a louée. Elle n’était autre que l’épouse de l’amant de la coiffeuse. Interpellée, elle a avoué être l’auteure du vol. Elle était accompagnée de sa belle-sœur et c’est son mari qui en est l’instigateur. L’enquête a révélé qu’à l’insu de la veuve, l’amant et ami intime du défunt est arrivé à faire une copie de la clé de l’appartement qu’il a mise entre les mains de son épouse avant de partir en voyage. Et les deux femmes sont passées à l’acte la nuit du même jour de leur départ en Thaïlande. La somme a été récupérée et l’amant, son épouse et sa sœur ont été traduits devant le parquet général près la Cour d’appel en fin de la troisième semaine du mois du juin qui les a mis entre les mains du juge d’instruction.