Un septuagénaire non-voyant tue un voleur par balle

Tentant de voler un vieillard non-voyant qui demeure tout seul dans une baraque, dans un douar de la région de Taroudant, un jeune homme y a laissé sa peau, la nuit du lundi au mardi, 6 au 7 mai, par une balle tirée d’un pistolet traditionnel.

Nous sommes dans l’un des dix-sept douars de la commune rurale Sidi Ahmed Ou Amar relevant de la province de Taroudant. Il s’agit du paisible douar Akardisse qui se situe à quatre kilomètres de la ville d’Ouled Taïma où les habitants sont des personnes pieuses, généreuses. Seulement, sa tranquillité est constamment perturbée par un jeune homme qui jouit d’une mauvaise réputation et que tout le monde évite. Malfaiteur, agressif, provocateur et très violent, il ne respecte personne. Bien que ses comportements n’aient rien avec le bon voisinage, il n’a jamais été incarcéré, ni même fait l’objet d’une peine avec sursis. Parce qu’aucun de ses voisins au douar n’a osé porter plainte contre lui. La seule période durant laquelle les habitants de ce douar ont poussé un ouf de soulagement c’est pendant les douze mois qu’il a passés à accomplir son service militaire. Mais, dès son retour, il a repris ses agissements agressifs.

Il n’a même pas épargné un septuagénaire, de surcroît non-voyant, qui occupe tout seul une baraque. Profitant de l’obscurité, il s’est faufilé dans sa baraque et mis la main sur tout ce qu’il possédait. Depuis, il ne se passait pas une semaine sans que le voyou déleste le pauvre vieillard de ses biens. Devant un tel acharnement celui-ci a décidé de se venger, et ce dès que le voleur fera irruption chez lui.
Lorsqu’il n’avait pas encore perdu la vue, ce septuagénaire, père de famille, était un soudeur qui travaillait dans un petit atelier au douar. C’est là qu’il est arrivé à confectionner, il y a plusieurs années, un pistolet traditionnel qu’il a gardé chez lui. Il venait de le charger, il y a quelques jours, avec une balle traditionnelle et depuis, comme s’il avait un pressentiment, il le gardait sous son oreiller. La nuit du lundi au mardi, 6 au 7 mai, dès que le jeune homme a accédé à l’intérieur de la baraque et s’est approché du vieil homme tout en s’apprêtant à lui fouiller les poches, ce dernier l’a saisi par l’épaule et lui a tiré une balle dessus. Le jeune est arrivé à pousser le vieil homme et quitter les lieux en chancelant.

Mardi 7 mai, très tôt le matin, le septuagénaire, croyant que le voleur avait pris la fuite, téléphone à sa fille et la sollicite de venir pour le conduire chez les gendarmes et porter plainte contre le voleur. Effectivement elle est arrivée à la baraque. Elle ne s’attendait pas à un tel scénario. Juste à l’entrée elle trouve le jeune homme, corps sans vie, gisant dans une mare de sang. Bref, le vieillard n’a pas raté sa cible, sa balle l’a touché en pleine poitrine.