Deux ans de prison ferme, tel a été le verdict rendu, récemment, par la chambre criminelle près la Cour d’appel de Rabat, contre chacun de trois jeunes hommes, âgés respectivement de 27, 32 et 37 ans, pour avoir violé à tour de rôle une mineure de 12 ans, ayant entraîné sa grossesse et ce, au douar El Ghazouana situé dans la périphérie de la ville de Tiflet. Ce jugement clément a choqué tous les acteurs associatifs qui ont exprimé leur indignation en rendant publics des communiqués où ils estiment qu’un tel jugement encourage les violeurs et les pédophiles à continuer à sévir. Les associations de la défense des droits de l’Homme, de la protection de l’enfance et féministes ont considéré que ce jugement contredit clairement les articles 110 et 117 de la Constitution du Royaume, qui stipulent d’une part que «les magistrats du siège ne sont astreints qu’à la seule application de la loi» et d’autre part que «le juge est en charge de la protection des droits et libertés et de la sécurité judiciaire des personnes et des groupes». Il contredit également les articles 486 et 488 du code pénal qui prévoient des peines allant de 10 à 20 ans de réclusion criminelle. Ces associations de la société civile réclament, à ce propos, l’ouverture d’une enquête.