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Une beuverie qui tourne au drame

Nous sommes à la chambre criminelle près la Cour d’appel de Casablanca. A la salle d’audience, Abdelilah se tenait au box des accusés.Perturbé, il n’arrivait pas à se calmer pour écouter attentivement les questions du président de la Cour. Il n’hésitait pas à dire à chaque moment : «Je n’avais pas l’intention de le tuer M. le président…». C’est une phrase que répètent souvent les mis en cause impliqués dans les affaires de meurtre. En plus, son intention de tuer ou de ne pas tuer n’avait pas eu d’importance pour la famille de la victime.
Pour elle, ce qui était important est qu’il soit lourdement châtié. «Le juge d’instruction t’accuse de coups et blessures ayant entraîné la mort et non pas pour homicide volontaire ou involontaire, alors réponds à nos questions…», lui a demandé le président de la Cour. Âgé de vingt-six ans, Abdelilah était un jeune homme sans problème. Après avoir abandonné l’école aux classes secondaires, il a rejoint un mécanicien. Il a effectivement appris le métier. Et son salaire a commencé à grimper au fil du temps. Sa vie s’est améliorée. Une amélioration qui avait eu un effet positif sur la vie de sa famille. D’un jeune homme qui ne fumait pas de cigarettes, Abdelilah est devenu un soûlard. C’est à l’âge de  vingt- trois ans qu’il a goûté son premier verre en compagnie de ses trois amis, Saïd, Farid et Nabil .Ces trois jeunes hommes l’ont encouragé à boire avec eux. Très rapidement , il a découvert le plaisir de picoler. Et depuis, il n’a pas cessé de profiter du week-end pour chercher le plaisir de voler au ciel en se soûlant. «Nous n’avions jamais de problèmes, M. le président…», a déclaré Abdelilah à la Cour. De coutume, ils se rencontraient chez Nabil qui avait un studio.Ils y passaient la nuit du samedi au dimanche, parfois en compagnie des filles de joie. «Nous étions ensemble sans être accompagnés de filles…», a-t-il précisé devant la Cour. C’était à 2h du matin du jour du drame quand Abdelilah semblait avoir perdu toutes ses pédales. Il n’avait plus la force de faire le moindre pas. Bref, il s’est jeté dans un profond sommeil. «Je ne sais pas à quel moment j’ai dormi, M. le président…J’ai perdu connaissance…À un moment donné, je me suis réveillé sur quelqu’un qui tentait d’abuser de moi…», a-t-il affirmé. Qui était-il ? «Il faisait obscur pour que je sache pas de qui il  s ’agissait, M. le président…», a-t-il répondu à la cour. Abdelilah a commencé à crier. La lumière s’est allumée. «Je ne lui est rien fait…», a répété Farid tout en essayant de s’enfuir. Hors de lui, Abdelilah qui était encore sous l’effet de l’alcool a mis la main sur un couteau déposé sur la table et est avancé rapidement vers Farid. Il lui a asséné deux coups mortels. Saïd et Nabil, les deux témoins dans l’affaire, ont attesté devant la Cour que : «Nous ne savions pas ce qui s’est passé, nous avions entendu Abdelilah qui criait…».
Abdelilah a été jugé coupable pour les accusations que lui a attribuées le juge d’instruction et a été condamné à dix ans de réclusion criminelle.

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