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Une collégienne de quinze ans violée par un voyou

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Elle s’appelle Nejma. Et elle ressemble à une étoile. Une coïncidence divine ? Sans aucun doute. Comme deux gouttes d’eau, son visage resplendissant ressemble à la lueur de lumière qui illumine cette salle d’audience plongée dans la tristesse des affaires criminelles. Nous sommes à la chambre criminelle près la Cour d’appel de Casablanca. La salle d’audience est archicomble. Nejma y entre, ce début de l’après-midi de ce jour du mois d’avril, accompagnée de sa mère. La majorité de l’assistance la fixe au point qu’elle n’arrive pas à permettre à ses belles prunelles de croiser leurs regards. Par pudeur ? Peut-être. Surtout qu’elle n’est qu’à son quinzième printemps. Fille unique de ses parents, encore jeunes, elle ne peut entreprendre un quelconque acte sans être en compagnie de sa mère. Auparavant, elle se baladait toute seule. Elle allait, toute seule ou en compagnie de ses camarades au collège où elle poursuit ses études, mais elle n’a jamais été accompagnée de sa maman. Actuellement, elle ne peut plus y aller même en compagnie de ses camarades. Depuis quatre mois, elle craint tout le monde. Pourquoi ? Parce que ce jeune homme qui se tient au box des accusés l’a jetée dans le gouffre de la phobie absolue. «C’est lui…C’est lui», balbutie-t-elle devant la Cour quand le président lui a demandé s’il est son violeur. Elle se tient non pas loin de lui, juste devant le perchoir. Mais, elle n’arrive pas à le dévisager. Il s’appelle Mohamed. Il est son aîné d’une dizaine d’années. Sans pudeur, il se disculpe, clame son innocence et traite Nejma de menteuse qui semble avoir l’intention de le jeter derrière les barreaux parce qu’il s’est abstenu d’entretenir une relation amoureuse avec lui. «Elle m’aimait. Elle était folle de moi, M. le président. Elle m’a sollicité d’entretenir une relation amoureuse avec elle. Mais, j’ai refusé puisqu’elle est encore mineure», se défend-il. Une réplique de Mohamed qui met Nejma hors d’elle. Mais, il semble qu’elle n’arrive pas à s’exprimer. Elle se contente d’écarquiller ses yeux à chaque moment qu’elle écoute ses mensonges.
«Je ne l’ai jamais vu, M. le président. Je ne l’ai jamais connu», précise-t-elle au président de la Cour.
Prêtant serment, ses camarades de classe et ses voisines du quartier attestent qu’elle n’entretient aucune relation amoureuse. D’abord, «elle est timide», selon leurs témoignages. Ensuite, «elle n’adresse la parole qu’à ses amies et non pas aux garçons». «On se moque d’elle parce qu’elle refuse de parler aux garçons», précise une élève à la Cour. Durant les quarante-cinq minutes que la Cour a consacrées pour l’examen de cette affaire, Mohamed n’a pas cessé une seconde de traiter Nejma de menteuse qui se venge de lui parce qu’il a refusé de partager avec elle les mêmes sentiments.
Au contraire, Nejma a affirmé ne l’avoir jamais vu. «C’était la première fois que je l’ai croisé, ce jour durant lequel il m’a conduit sous la menace d’un couteau et m’a conduit jusqu’à une maison. Il m’a obligée à y entrer. Derrière la porte, au patio, il m’a violée», affirme-t-elle avec, cette fois-ci, les larmes aux yeux. Il l’a violée tout en lui fermant la bouche avec sa main. Il l’a même giflée quand elle s’est apprêtée à demander secours. C’était un crime qu’il avait commis en quelques minutes, mais qui lui a coûté une partie de sa vie. Jugé coupable de séquestration, viol, coups et blessures et menace à l’arme blanche, il a été condamné à quatre ans de prison ferme assortie d’une amende de mille dirhams.

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