Tirée à quatre épingles, elle accueille, dans ce café de la ville de Safi, un jeune homme très timide. Autour d’un café noir et un jus d’orange, ils engagent une conversation sur tout et rien. Ils ne sont pas des copains. Encore moins des amis.
Elle, c’est une jeune femme, la quarantaine, qui séjourne aux Emirats Arabes Unis. Elle rentre souvent chez elle à Safi pour retrouver la famille et les amis. Lui, c’est un jeune homme, âgé de vingt-huit ans, célibataire, presque en chômage puisqu’il se contente de se débrouiller de temps en temps pour gagner sa vie et subvenir aux besoins de sa famille.
Quand il est arrivé à se procurer le numéro du téléphone portable de cette jeune femme, il l’a rapidement appelée. Elle lui a demandé ce qu’il voulait d’elle. Certes, il n’avait pas l’intention de la harceler par téléphone, ni la solliciter d’entretenir une relation amoureuse avec lui. Il lui a expliqué que son ami lui avait parlé de la possibilité de lui trouver du travail. Il lui dit que son ami lui avait aussi précisé qu’elle pouvait recruter des jeunes dans des établissements hôteliers et touristiques installés aux Emirats Arabes Unis. Il lui a exprimé tout son désir de trouver un boulot, de pouvoir changer de vie et subvenir à ses besoins et à ceux de sa famille. Un rendez-vous a donc été fixé.
Après les échanges de circonstances, la femme et le jeune homme ont abordé les choses sérieuses. La dame dit être l’amie d’un Prince disposant de plusieurs projets touristiques. Elle peut donc l’embaucher. Elle ne lui demande pas une grosse somme pour lui trouver une place dans un hôtel du Prince. Mais juste deux mille dirhams. Ce sont là les frais du dossier, comme elle le lui explique. Depuis, de temps à autre, elle lui demande de lui verser une petite somme de 1.500 ou 2.000 DH.
Très vite, le jeune homme a déjà déboursé 12 mille dirhams. À un moment donné, elle ne lui répond plus au téléphone. Pire encore, elle l’éteint définitivement. Ne restant pas les bras croisés, le jeune homme se rend chez la police de la ville et porte plainte contre cette femme. Il s’avère que d’autres plaintes ont été déposées contre elle.
Une enquête policière est lancée. Les enquêteurs localisent la jeune femme et l’arrête. Elle avoue son crime d’avoir arnaqué ses victimes dont le nombre dépasse une centaine. Elle a été traduite devant la chambre correctionnelle près le tribunal de première instance de Safi pour escroquerie.