Nous sommes à Médiouna, à la périphérie de Casablanca. Dans l’après-midi du jeudi 19 mars, les éléments de la Gendarmerie royale conduisaient un jeune homme, âgé de trente-cinq ans, menotté, pour arriver non loin d’un café de la région. Ils devaient veiller sur la reconstitution des faits du meurtre perpétré, l’après-midi du mardi 17 courant, contre son voisin, un quadragénaire, père de deux enfants.
Tout a commencé le matin du lundi 16 mars. Les enfants des deux voisins jouaient ensemble quand un malentendu s’est éclaté entre eux. Le malentendu a cédé la place aux mains. Leurs parents sont intervenus. Ils se sont échangé les invectives au point que le père de l’un des deux enfants a décidé de porter plainte contre l’autre pour coups, blessures et insultes. Leurs voisins ont pris l’initiative pour calmer les tensions surtout auprès du père qui a tenté de porter plainte. Ces voisins du douar n’ont pas pensé que le fils de l’un des protagonistes n’était pas au courant de la réconciliation qui avait eu lieu entre son père et son voisin. Un fils âgé de trente-cinq ans qui n’a jamais conçu que son père soit humilié devant lui. Une scène d’humiliation qui a hanté son esprit au point qu’il a décidé de se venger.
Le fils est rentré chez lui pour s’armer d’un couteau avant de disparaître durant toute la journée. Ce n’est que le lendemain, tôt, qu’il a réapparu, attablé au café. Il était seul. Alors que le protagoniste de son père, à savoir le quadragénaire père de deux enfants, jouait aux cartes avec ses amis. Personne n’a imaginé que le jeune homme guettait le père quadragénaire. Plus de deux heures sont passées, sans que le jeune homme quitte sa table. Quand le quadragénaire est sorti du café, vers l’après-midi, à destination de chez lui, le jeune homme l’a suivi. Quelques dizaines de mètres plus loin, il l’a surpris par un coup de couteau au dos, puis au niveau de sa poitrine et de sa main. Après, il a disparu. Alertés, les éléments de la Gendarmerie royale se sont dépêchés sur les lieux. Les enquêteurs se sont adressés au gens du douar. Ils ont appris que le défunt avait eu un malentendu, la veille, avec son voisin. Ce dernier a affirmé aux enquêteurs que son fils n’a pas donné, dès la veille, signe de vie. Etait-il le meurtrier ? Les clients du café ont affirmé aux enquêteurs que le jeune homme était au café et qu’il ne l’avait quitté que lorsque le défunt est sorti. Les enquêteurs se sont lancés sur les traces du fils et ils ne l’ont arrêté que mercredi vers 4 h du matin à la décharge publique de Médiouna.