Kawtar ne veut plus vivre sous le même toit avec ses parents à Sidi Slimane. Pourquoi ? Cette adolescente, qui a vu le jour en 1992, a ses propres raisons. Elle a fugué, pour la première fois, au début du mois de janvier dernier. Son père a frappé à toutes les portes. En vain. Elle a passé plus d’une vingtaine de jours dans les rues de la ville de Mohammadia avant d’être alpaguée par la police. Aussitôt, son père a été alerté. Il s’est rendu au commissariat de police et l’a emmenée avec lui. Seulement, elle n’a pas pu s’adapter à la vie familiale. Pas moins d’une semaine plus tard, elle a quitté le foyer parental de Sidi Slimane à destination de «la ville des roses». Facilement, elle a contacté son amie, Nadia, qu’elle avait connue lors de sa première fugue, pour l’aider. Elle l’a soutenue pour qu’elle travaille comme serveuse dans un café du quartier Al Âlia. Débordée, Kawtar ne passait pas chaque nuit chez elle, une chambre qu’elle avait louée avec son amie Nadia. Elle se permettait parfois de rôder, sans destination précise dans les ruelles de Mohammédia. Lasse, elle se rendait à un cyber. Elle y passait toute la nuit à la recherche d’un prince charmant pouvant la sauver de la vie qu’elle mène. Elle avait quitté dernièrement son travail vers 22h30. Ses pas l’ont conduite vers le cyber. Elle a passé toute la nuit à «chatter» avec un ressortissant canadien. Avait-il la baguette magique pour la sauver ? C’était son rêve qu’elle souhaitait réaliser en un clin d’œil. Vers 5 h du matin, au moment où les fidèles s’apprêtaient à se rendre aux mosquées pour effectuer la prière d’Assobh, Kawtar a quitté le cyber. Sans roupiller, au moins une seconde, Kawtar est allée directement vers une pâtisserie de Derb Chabab. Elle a alors acheté quelques gâteaux pour son petit-déjeuner. A mi-chemin du café où elle travaille, elle est arrivée près de quelques gargotes. Deux jeunes hommes qui y prenaient leur petit-déjeuner l’ont vue. Ils ont suivi ses pas jusqu’au moment où elle est arrivée à une petite ruelle. Sous la menace d’un couteau bien aiguisé, ils l’ont obligée à s’arrêter. Et ils l’ont conduite vers un terrain vague, situé sur l’autoroute reliant Mohammédia à Casablanca. L’un d’eux l’a violée. Et quand le second a tenté d’abuser d’elle, le premier le lui a interdit. Ce dernier lui a subtilisé quelques dirhams et s’est rendu chez un veilleur de nuit qui vendait les cigarettes au détail. Avec un signe à la main, elle a pu éveiller les soupçons de veilleur de nuit. Ce dernier a alerté la police. Et le violeur, repris de justice à cinq reprises a été arrêté. Retournera-t-elle cette fois-ci chez ses parents ?