Il était 21 heures passées, la nuit était déjà tombée. Et pourtant, aucun de ses amis et collègues n’a pensé à l’accompagner au moins pour quelques mètres avant qu’elle arrive chez elle. Elle traînait sa valise tout en tenant son sac à main et empruntait son chemin à destination de chez elle sans tourner la tête ni à gauche ni à droite.
Tout d’un coup, il lui a semblé entendre un bruit de pas derrière elle. Mais inconsciemment elle n’a pas tourné la tête pour s’en assurer. Cependant, le bruit se faisait de plus en plus proche. Cette fois elle était sûre qu’un danger la guettait, elle a pressé alors le pas. Mais peine perdue puisque deux jeunes hommes sont venus se planter devant elle comme deux poteaux électriques. Armés de couteaux, l’un d’eux l’a mise devant le choix: soit les accompagner sans poser de questions ou la mort.
Les larmes aux yeux, elle les a accompagnés sans poser de questions. Certes, elle les a suppliés au départ, mais en vain. Ils l’ont conduite jusqu’à un cagibi situé non loin du lieu de kidnapping pour l’obliger à y rentrer. La jeune fille, employée dans une société située dans la zone industrielle à Kénitra, s’est retrouvée dans le gouffre. Ils l’ont dénudée et l’ont obligée à leur céder. Sans pitié et à tour de rôle, ils ont abusé d’elle.
Ils ne l’ont relâchée que le lendemain matin. Ne perdant pas de temps, elle a porté plainte auprès de la police de Sidi Slimane. Une enquête a été diligentée mais il fallait attendre une campagne d’assainissement routinière effectuée par les éléments de la police judiciaire de la ville pour que l’un des deux malfaiteurs tombe dans leurs filets. Il a effectivement avoué son crime de kidnapping, séquestration et viol collectif. Une semaine plus tard, son ami a également été arrêté et a avoué ses crimes.
Tous les deux ont été traduits devant la chambre criminelle près la Cour d’appel de Kénitra.