Le tribalisme était le mobile d’un crime de meurtre qui a eu lieu dans la région de Sidi Allal Tazi relevant de la province de Kénitra. A ce propos, cinq jeunes hommes ont été arrêtés et maintenus en détention préventive en attendant qu’ils soient jugés par la chambre criminelle près la Cour d’appel de Kénitra.
Nous sommes dans la région de Sidi Alla Tazi, au douar Taâounia Bouchettia situé dans la commune rurale Mograne relevant de la province de Kénitra. L’une des familles du douar doit célébrer, ce jour de la première semaine du mois de janvier 2024, la nuit de noces. Tout le monde au douar est invité pour partager ensemble ces moments de joie et de bonheur.
Les cérémonies commencent. Les gâteaux et les verres de thé à la menthe sont servis en attendant le dîner. Les invités dansent sur les rythmes de la musique populaire. Mais, vers 21h, quelques jeunes hommes font irruption et se mêlent aux invités. Ils ne font pas partie de la famille de l’époux, ni de celle de l’épouse. Ils ne sont pas originaires du douar Taâounia Bouchettia à l’instar des invités et n’y habitent même pas. Ils demeurent au douar El Ânasba relevant de la commune rurale El Mnasra de la province de Kénitra. En fait les deux douars sont mitoyens et ne sont séparés que par l’Oued Sebou. Qu’à cela ne tienne! Ils sont bien accueillis et les festivités continuent de plus belle avec un temps fort, à savoir la danse d’Al Hayte. Il s’agit d’une danse collective très connue surtout dans la région de Sidi Slimane, Kénitra et Sidi Kacem et se caractérise par de beaux mouvements qui accompagnent des airs de la flûte traditionnelle, Bendir, Taârija et violon. A partir de là, les choses vont prendre une autre tournure.
Lorsque les jeunes du douar Taâounia Bouchettia, hommes et femmes, commencent à danser sur Al Hayte, les jeunes hommes du douar El Ânasba veulent se mêler à la danse. Seulement, les jeunes du douar des hôtes les en empêchent arguant qu’il y a des femmes du douar des hôtes qui dansent et aucun étranger à ce douar ne doit danser à leurs côtés ou avec elles. Une décision qui ne plaît pas aux jeunes du douar El Ânasba qui insistent pour participer à la danse. Et c’est la pagaille totale. Les jeunes du douar Taâounia Bouchettia commencent à maltraiter leurs rivaux. Ces derniers essayent de sauver leur peau en tentant de traverser l’Oued Sebou à bord d’une barque. Malheureusement, les jeunes du douar Taâounia Bouchettia les rattrapent. Aussitôt, l’un des jeunes du douar El Ânasba tente de se défendre avec une pagaie. Mais l’un des jeunes du douar des hôtes, plus rapide que lui, lui assène un coup de bâton à la tête. Ce jeune homme, la vingtaine, rend rapidement l’âme. Pire encore, les jeunes du douar Taâounia Bouchettia jettent son cadavre dans l’oued et retournent chez eux comme si de rien n’était.
Les gendarmes se dépêchent sur les lieux pour mener les investigations nécessaires. Ils arrêtent cinq jeunes hommes qui sont placés en détention préventive.
