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Une peine legère infligée à un violeur

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«Elle est la copine de mon ami…  Je ne lui ai jamais parlé…», lâche Nadir en regardant Saïda. Celle-ci paraît surprise par cette déclaration. Elle fixe intensément Nadir d’un regard plein d’indignation.
Nous sommes devant les magistrats de la chambre criminelle près la Cour d’appel de Casablanca. Nadir est poursuivi en état d’arrestation pour viol avec violence et menace à l’arme blanche. Une accusation qu’il avait niée en bloc lors de l’instruction détaillée, mais non pas lors de l’instruction préliminaire, ni devant le Parquet général lors de sa présentation devant la justice, ni même devant les éléments de la police judiciaire de Hay Mohammedi-Aïn Sebaâ qui se sont chargés de son affaire.
«Pourquoi n’as-tu nié les accusations de la victime que lors de l’instruction détaillée ?», lui demande le président de la Cour qui feuillette le dossier page par page comme s’il ne l’avait jamais lu.
Nadir, natif du quartier Hay Mohammedi, âgé de vingt-six ans, se contente de fixer le président sans dire un mot. Pourquoi garde-t-il le silence ? On dirait qu’il prépare une réponse décisive. Enfin, il se décide à prendre la parole : «Elle m’aime M. le président bien qu’elle soit la copine de mon ami…». En entendant ces mots, Saïda est émue au point de fondre en larmes.
Mais comment expliquer le viol dans de telles conditions ? Nadir déclare à la Cour qu’il s’agit d’une vengeance de la part de la jeune fille qui s’est mise dans la tête de l’envoyer en prison.
Une thèse rejetée par Saïda, qui commence par s’effondrer en larmes lorsqu’elle entend les déclarations de Nadir. La jeune fille précise à la Cour qu’elle n’a jamais eu de relation amoureuse avec l’ami de Nadir. Elle le considère comme un simple voisin de quartier, sans plus. Elle ne lui adressait d’ailleurs jamais la parole.
Quant à Saïd, dit-elle, il la harcelait verbalement à chaque fois qu’il la croisait. Comme il s’en était toujours tenu à des paroles, Saïda n’estimait pas avoir à se méfier de lui. Elle se disait avoir affaire à l’un de ces jeunes qui passent leur temps à interpeller les filles dans la rue sans jamais passer à l’acte.
Saïda, âgée de vingt-sept ans, célibataire, employée dans une entreprise de confection, ne pensait pas se retrouver un jour dans une telle situation. Elle revoit le film de l’agression. Il est vingt heures passées, elle est de retour du travail, à quelques mètres de son domicile. Saïd l’aborde, la menace d’un couteau. Il est drogué jusqu’aux yeux, il brûle d’un désir bestial et il est bien décidé à l’assouvir. Pas de chance pour Saïda qui le supplie en vain, n’osant même pas crier alors qu’elle est à une dizaine de mètres de chez elle. Nadir l’entraîne alors dans un coin sombre et la viole sans pitié.
«Non, M. le président, elle ment pour me jeter en prison parce que je ne voulais pas tromper mon ami…», se défend Nadir.
Convoqué par la Cour, Mourad, l’ami en question, nie avoir eu une relation amoureuse avec Saïda : «Je ne lui ai jamais adressé la parole…Je ne la croisais que rarement à la rue».
Cette réponse achève de confondre Nadir. Ce dernier est reconnu coupable de viol avec violence sous la menace d’une arme blanche. Son acte criminel lui coûtera trois ans de prison ferme, la Cour lui ayant accordé le bénéfice des circonstances atténuantes. Mais ce châtiment réparera-t-il le méfait commis contre Saïda ?

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