Crime passionnel
Elle aimait depuis son adolescence ce jeune homme qui comparaît devant la Cour. Seulement, la jalousie déplacée de son amant va lui coûter la vie.
Nous sommes à la Chambre criminelle près la Cour d’appel de Casablanca. Au box des accusés se tient un jeune homme de vingt-quatre ans, accusé de coups et blessures ayant entraîné la mort sans l’intention de la donner. Sa victime n’est autre que sa bien-aimée, âgée de dix-huit ans. En effet, leur relation remonte à deux ans lorsque la victime n’avait que seize ans. Amoureuse folle de lui, elle n’imaginait pas s’en séparer un jour. Elle a même continué à le rencontrer contre le gré de ses parents qui ont tenté à maintes reprises de porter plainte contre lui pour détournement d’une mineure. Tous deux partageaient le même lit au point qu’elle est tombée enceinte. Une nouvelle situation qui a fait changer leur vision de leur relation. Bref, ils ont décidé de se marier le plus tôt possible. Mais tout va s’effondrer en une seconde.
En effet, les deux amoureux se sont rencontrés pour faire le point sur ce qu’ils devaient faire pour être enfin sous le même toit.
«Je lui ai demandé de m’accompagner chez un ami pour faire l’amour», déclare le mis en cause devant les trois juges tout en ajoutant qu’il avait également l’intention de discuter avec elle des préparatifs de leur nuit de noces.
Effectivement ils s’y sont rendus. Après, le mis en cause a sollicité la victime d’aller faire un tour au jardin Murdoch. Un jeune homme qui était de passage salue la victime. Mais le mis en cause commence à lui poser des questions concernant cette personne. Elle lui répond qu’il est l’amant de l’une de ses amies. Une réponse qui ne le convainc pas. Il lui demande de partir. En chemin, ils continuent à s’engueuler. Hors de lui, il finit par lui donner plusieurs coups de poing et de pied. Quelques minutes plus tard, elle perd connaissance. Évacuée vers le service des urgences de l’hôpital, elle rend l’âme. Le mis à cause a été arrêté et poursuivi pour homicide involontaire.
« Je n’avais pas l’intention de la tuer, M. le président… parce que je l’aimais et je l’aime encore», a-t-il enfin déclaré à la Cour.
Verdict : Vingt ans de réclusion criminelle.
