Lors d’une soirée bien arrosée, un jeune vingtenaire a harcelé la copine de son ami qui est allée aux toilettes. Un geste qui lui a coûté la vie. Car, il a été poignardé mortellement par son ami.
«Je n’arrivais plus à dormir, M. le président», affirme-t-il devant les trois magistrats de la chambre criminelle près la Cour d’appel de Casablanca avant de pousser un ouf de soulagement avant de continuer: «Quel que soit mon état actuel à la prison, j’arrive au moins à fermer les yeux».
Ce jeune homme, âgé de vingt-six ans, qui a disparu durant quatre mois après avoir commis son crime de coups et blessures ayant entraîné la mort sans l’intention de la donner, a fini par se présenter devant la police à Tanger pour être conduit ensuite à Casablanca. Il avait l’intention de quitter clandestinement le territoire national. Sans le moindre sou, il est resté à errer dans les ruelles de la ville de Tanger. Bref, il est devenu un SDF. Il souhaitait une seule chose : aller au-delà de la Méditerranée. Chose qu’il n’a pas réussi à réaliser. De plus, comme il a déclaré devant la Cour, il n’arrivait plus à dormir, le cadavre de son ami le hantait, a-t-il ajouté lors de son interrogatoire par le président de la Cour. En effet, il se rappelle, devant la Cour, ce qui leur est arrivé, ce jour où il a commis un crime.
«Nous étions tous les trois, moi, lui et ma copine», entame-t-il ses déclarations sans tenter la moindre seconde de se disculper ou de prétendre être provoqué par la victime. En fait, il a assumé pleinement sa responsabilité envers sa victime et sa famille.
«Je souhaite que sa mère que je considérais comme la mienne me pardonne ainsi que son père et sa sœur», demande-t-il après s’être tourné vers l’assistance.
Certes, la victime, un jeune homme de vingt-huit ans, employé de son état, qui jouissait d’une bonne réputation, a harcelé la copine du mis en cause alors qu’ils étaient tous les trois sous l’effet de l’alcool.
«Je ne l’ai pas vu de mes propres yeux, mais c’est elle qui m’a confié que mon ami lui a demandé de se débarrasser de moi pour qu’ils restent ensemble», explique-t-il à la Cour tout en ajoutant qu’il a perdu tout contrôle de ses nerfs. Il devait se calmer avant de réagir, se reproche-t-il devant la Cour.
En larmes, le mis en cause affirme avoir saisi le couteau par lequel il coupait les morceaux de haschich qu’ils fumaient.
«Je voulais le menacer et non le toucher», précise-t-il devant la Cour. Mais le coup était fatal pour que la victime tombe par terre et pousse ses derniers soupirs quelques minutes plus tard.
Le mis en cause n’a pas tardé à prendre la fuite. Sa copine a été arrêtée et condamnée à deux mois de prison ferme pour débauche, consommation de drogue et ivresse.
Verdict : Jugé coupable, il a écopé de quinze ans de réclusion criminelle.
