Une vengeance particulière

Violé alors qu’il n’avait que neuf ans, ce jeune homme, âgé actuellement de vingt-et-un ans, n’a jamais oublié cette humiliation. Il a décidé de se venger… de la même façon.

Toutes ces années, ce jeune homme a vécu avec ce sentiment d’affront et d’humiliation qui s’est transformé, par la force des choses, en un désir de vengeance. Et pas n’importe laquelle. En effet, la victime a décidé de faire endurer à son bourreau le même calvaire.
Âgé actuellement de vingt-et-un ans, il n’a jamais oublié ce que lui faisait subir cet homme alors qu’il n’avait que neuf ans.
Devant les trois magistrats de la chambre criminelle près la Cour d’appel de Casablanca, le représentant du ministère public, le greffier et des membres de sa famille qui sont venus le soutenir, il affirme qu’il ne regrette pas son acte.

Sa victime, un père de famille, âgé de trente ans, qui se tient également devant la Cour, n’ose pas lever les yeux en sa direction.
«C’est lui qui m’a violé alors que je n’avais que neuf ans», affirme le mis en cause en exprimant son étonnement que personne n’ait porté plainte. Car, pour lui, ce père de famille avait déjà abusé sexuellement de deux autres enfants qui sont actuellement des adultes. Ni ses parents, ni ceux des deux autres enfants n’ont osé recourir à la justice parce qu’il était très agressif, notamment avec ses voisins du quartier.
Le mis en cause a raconté, lors de son interrogatoire par le président de la Cour, qu’il y a douze ans, ce père de famille, qui était à l’époque encore célibataire, lui a demandé de lui faire une course. Personne ne pouvait lui dire non.

Effectivement, il l’a sollicité de rentrer chez lui pour lui porter une chaise. N’ayant pas le choix, il y est entré. Le plaignant l’a poussé à l’intérieur. Armé d’un couteau, il l’a menacé de le tuer et l’enterrer sans que personne ne sache s’il soufflait le moindre mot. Sans pitié, il l’a déshabillé et abusé de lui puis a réitéré ses menaces l’intimant de garder le silence et ne rien confier à ses parents. Devenu adulte, la victime ne pensait qu’à se venger et il a bien ficelé le scénario.

En effet, il y a quelques mois qu’il a commencé à s’approcher de lui comme s’il avait fait table rase du passé. Il l’invitait même de temps en temps à prendre quelques bières ou des verres de vin rouge. Lors de l’une de ces soirées arrosées, il lui a donné plus de verres de vin rouge que d’habitude. Il lui a mis dans un verre un comprimé psychotrope qu’il avait déjà écrasé et transformé en poudre. Le père de famille n’a pas tardé à perdre connaissance. Le mis en cause en a profité pour abuser de lui tout en enregistrant l’action et l’envoyant à leurs amis. Quand la victime s’est réveillée, elle a été informée de l’enregistrement. Une plainte a été portée et le mis en cause arrêté.
Verdict : Jugé coupable, le mis en cause a été condamné à cinq ans de réclusion criminelle.