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Voleuse dans les grandes boutiques du quartier Maârif

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À son quarante-quatrième printemps, Saâdia est femme au foyer, mère de cinq enfants. Son mariage remonte à plus d’une vingtaine d’années. Seulement sa situation matérielle n’a pas changé. De sa famille indigente, elle a rejoint le foyer conjugal pour partager sa vie avec un tailleur traditionnel, installé dans un quartier populaire de Casablanca, qui arrivait difficilement à gagner sa vie. Au fil du temps, il n’arrivait même pas à gagner de quoi payer le loyer de sa maison située au boulevard Ouled Eddahab, quartier Sbata, préfecture de Ben Msik-Sidi Othmane. Et la nourriture pour ses cinq enfants, leur habillement, leurs fournitures scolaires? En fait, Saâdia remarquait que son mari, qui ne maîtrisait que son métier, souffrait de jour en jour, endurait le calvaire pour arriver à avoir une cliente et ne savait plus à quel saint se vouer pour arriver à subvenir à ses besoins et à ceux de ses cinq enfants. Elle était certaine que son mari ne pouvait pas rester ainsi, que sa famille devait avoir de quoi vivre et qu’elle devait l’aider pour partager avec lui les charges matérielles. Mais elle ne dispose d’aucun diplôme. Parce qu’elle n’a jamais mis les pieds ni à l’école, ni dans un centre de formation, ni chez une artisane pour apprendre un métier. Que devait-elle faire pour aider son mari à subvenir aux besoins de ses cinq enfants ? Aller faire la vaisselle, laver le linge, faire la cuisine, faire le ménage et garder les enfants chez des familles ? Elle ne peut pas. Et la solution? Saâdia a trop pensé avant d’arriver à une solution diabolique. Laquelle ? Après avoir empoché une somme d’argent qu’elle a empruntée de chez une proche de la famille, elle est allée au Souk Lakriâa. Elle a fait un tour dans les boutiques pour y acheter une belle djellaba, un foulard et des lunettes de soleil. Elle n’est pas retournée chez elle au quartier Oued Eddahab, mais elle a pris un grand taxi qui l’a emmenée au centre-ville. Et à bord d’un petit taxi, elle est arrivée au quartier Maârif. Elle a fait un tour dans ses quatre coins, surtout ceux où sont installées les boutiques de luxe. Après, elle a pris un petit taxi qui l’a conduite au boulevard de Bordeaux où elle est montée dans un grand taxi qui l’a emmenée au quartier Sbata pour rentrer chez elle. En fait, elle n’a parlé à personne de ce qu’elle avait l’intention de faire pour gagner de l’argent, même pas à son mari. C’était un samedi soir quand elle a mis en exécution son plan : elle a mis la djellaba, le foulard et les lunettes qu’elle avait achetés au Souk Lakriâa et a regagné le quartier Maârif. Saâdia ne l’ a pas choisi arbitrairement. Elle savait que les Marocains de certaines classes ont un certain engouement pour les grandes boutiques de marques internationales et que ces boutiques ne se désemplissent pas surtout les week-ends. Elle est rentrée dans l’une d’elles. Elle a commencé à se déplacer d’un coin à l’autre comme si elle cherchait un effet vestimentaire. Alors qu’elle ne remarquait que les clientes. Tout d’un coup, elle s’est arrêtée près d’une jeune femme qui mettait son sac à main dans la poussette où dormait son enfant. Lorsque la cliente s’est apprêtée à payer la marchandise qu’elle avait achetée, elle n’a pas trouvé son sac à main. Il était entre les mains de Saâdia qui a réussi ce premier jour à gagner 1700 DH et une chaînette en or. Depuis, elle a commis plus d’une quinzaine de vols dans les grandes boutiques du quartier Mâarif. La police a été alertée. Une enquête a été diligentée. Les caméras de sécurité installées dans les boutiques ont été visionnées. Une femme qui portait les mêmes effets vestimentaires a été remarquée dans plusieurs séquences à travers les différentes caméras de sécurité. Les vendeuses ont été mises en éveil. Le 3 juin, une vendeuse a alerté la police de la présence de la même femme. Il s’agissait de Saâdia. Elle a été traduite devant la justice.

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