Nabil Benabdellah : thèses criminelles
Le ministre de la Communication, porte-parole du gouvernement, M. Nabil Benabdellah, a affirmé que les allégations d’Abdelouahab Rafiki, alias Abou Hafs, sont "inadmissibles" et "dénotent l’attachement d’une poignée de terroristes aux thèses criminelles et extrémistes prônant l’exclusion".
Ces déclarations, "sont étrangères à la société marocaine et aux valeurs de tolérance et de fraternité que reflète son histoire ainsi qu’à son attachement au rapprochement des religions, des civilisations et des croyances ".
"Dans ce contexte, nous ne pouvons entamer aucun dialogue avec les auteurs de ces actes vils qui veulent ébranler les fondements de l’Etat de droit, basé sur le respect de la justice", a poursuivi M. Benabdellah.
Driss Lachgar : pas de complaisance
Pour le président du groupe socialiste à la Chambre des représentants et coordinateur national de la grande marche contre le terrorisme à Casablanca, « toute complaisance ou couverture des actes de ceux qui ont été impliqués dans des affaires terroristes ne générera que des catastrophes pour la Nation» et « toute velléité de réconciliation ne fera que créer un amalgame de nature à générer les malheurs, au moment où la conjoncture nécessite l’adoption de positions claires ». Il a critiqué, dans ce cadre, les allégations du dénommé Abdelouahab Rafiki, alias Abou Hafs, publiées jeudi dernier par le journal espagnol " ABC ", selon lesquelles les services de renseignements seraient derrière les attentats terroristes du 16 mai, soulignant "que ces déclarations confirment le soutien et la solidarité du mis en cause avec les thèses d’Al-Qaïda et ses actions terroristes". Il a en outre considéré que les violations évoquées aujourd’hui par certains "doivent être traitées dans le cadre d’une exception", notant que le recours à "la généralisation est de nature à induire en erreur et à créer un amalgame prenant pour cible la stabilité du pays et sa sécurité".
Abdelhamid Akkar : la culture comme alternative
Le professeur, Abdelhamid Akkar, président de l’Union des Ecrivains du Maroc, a estimé que "l’action culturelle peut jouer un rôle décisif dans la lutte contre la violence et pour faire face au terrorisme, d’autant que la culture est fondée sur la créativité, la liberté et le respect de l’autre". "Sans création et sans pratique culturelle à dimension humaine, critique et ouverte au dialogue, l’on ne peut juguler le phénomène de la violence et du terrorisme sans cesse croissants dans le monde d’aujourd’hui pour des raisons nombreuses et complexes", a dit M. Akkar. D’après lui, la culture "crée l’équilibre psychique et social nécessaire à la cohabitation et à l’acceptation de l’autre sans a priori, car elle est une des voies essentielles pour transcender la violence à l’exception de la violence matérielle qui consiste en la liquidation physique et le préjudice physique ou psychique, auquel cas l’on doit recourir à la loi et au châtiment".
Abbas El Fassi : attachement à l’Islam
L’attachement aux valeurs islamiques est l’arme fondamentale pour lutter contre toutes les formes du terrorisme, aussi bien au plan interne qu’externe, a affirmé M. Abbas El Fassi, secrétaire général du Parti de l’Istiqlal (PI). « L’attachement au système démocratique constitue également un des fondements de l’immunité, actuelle et à venir, pour faire face à des évènements douloureux comme ceux causés par les forces de l’obscurantisme ». Après avoir rappelé la mobilisation spontanée dont ont fait preuve toutes les composantes du peuple marocain pour dénoncer ces actes terroristes, le Secrétaire général du PI a mis l’accent sur la nécessité de défendre les institutions et de préserver la cohésion et la solidarité sociale pour contrer à l’avenir toute tentative visant à ébranler la sécurité du pays.
Mustapha Ramid : un acte isolé
Les musulmans n’ont mandaté aucune partie pour faire la guerre aux Etats-Unis, même si Washington porte préjudice aux musulmans et à leurs politiques, a déclaré Mustapha Ramid, membre du secrétariat général du Parti de la Justice et du Développement (PJD), qui a récusé les dernières déclarations du dénommé " Abou Hafs ". Ramid a indiqué, par ailleurs, que les partis politiques marocains, dont le PJD, ne se sont pas acquittés pleinement de leur mission en matière de lutte contre les idées terroristes, d’une part, et contre les dérives de ceux que les autorités sécuritaires appellent terroristes, d’autre part. Il a ajouté que les événements tragiques du 16 mai "ont constitué un acte isolé, qui ne doit pas occulter l’exception marocaine et le fait que le Royaume soit à l’abri des actions terroristes que connaît le monde entier", estimant que ces " autorités ont commis des dépassements qui
ont touché les droits fondamentaux des citoyens ".
Abdelhamid Amine : lecture erronée
Le président de l’Association marocaine des droits humains (AMDH), M. Abdelhamid Amine, a affirmé qu’ « on ne peut partager l’analyse" de Abdelouhab Rafiki ». « Ce discours n’est pas nouveau, puisque Abou Hafs avait tenu les mêmes propos avant son arrestation, n’exprimant de ce fait que sa propre opinion ». Dans un autre registre, il a rappelé que l’AMDH, l’Organisation marocaine des droits humains (OMDH), l’Association des barreaux du Maroc, l’Observatoire marocain des prisons et le Forum Vérité et Justice ont fait état, jeudi lors d’une réunion avec le ministre de la Justice, de "leurs grandes préoccupations et profonde inquiétude" de la situation des grévistes de la faim condamnés dans le cadre des dossiers dits de la " Salafia Jihadiya ". M. Amine a enfin fait savoir que ces associations ont insisté sur "une action urgente des responsables pour sauver la vie des grévistes".