L’année 2012 a bien été ce que l’on en pensait : un passage à vide pour le marché du travail. Contrairement aux déclarations optimistes du ministère de l’emploi et de la formation professionnelle qui avait laissé espérer une reprise de l’embauche, l’année dernière a été qualifiée par certains experts de non-lieu. C’est en effet le Haut-Commissariat au Plan qui relève dans une note qu’avec «la création de 127.000 emplois rémunérés et la perte de 126.000 emplois non rémunérés, l’année 2012 a connu une création nette de (seulement) 1.000 postes d’emplois». Plus grave, indique l’organisme, ce sont les services qui ont généré le plus de postes de travail. Comme ce secteur est un véritable fourre-tout où l’informel domine, les 111.000 postes qui y ont été créés ont moindre poids que la destruction concomitante de 110.000 postes dans les autres secteurs. D’autant plus que les pertes d’emplois non rémunérés dans le secteur agricole (108.000) représentent 86% du total et concernent pour 60% la main-d’œuvre féminine.
Selon la note, l’évolution relative du marché du travail n’a pas meilleur aspect puisque le nombre de chômeurs a augmenté de 10.000 entre 2011 et 2012. Et comme pour ce qu’il en est des chiffres absolus, l’empreinte de la contre-performance des activités agricoles est très nette. «Le taux de chômage a ainsi enregistré une légère hausse de l’ordre de 0,1 point avec une stagnation en milieu urbain et une augmentation de l’ordre de 0,1 point en milieu rural, touchant principalement les jeunes (+0,7 point parmi les 15 à 24 ans et +0,3 point parmi les 25 à 34 ans)».
En fait, la stagnation de l’emploi a d’autant plus été ressentie qu’elle s’est accompagnée d’une légère hausse de la population active. Celle-ci a en effet atteint 11.549.000 personnes en 2012, soit une hausse de 0,1% par rapport à l’année 2011 (+ 0,9% en milieu urbain et -0,8% en milieu rural). Dans le même temps, le taux d’activité a baissé de 0,8 point, passant de 49,2% en 2011 à 48,4% en 2012.
Du reste sur les 127.000 emplois rémunérés qui ont été créés et dont 72,4% sont des auto-emplois, 63.000 l’ont été en milieu urbain et 64.000 en milieu rural. En revanche, l’emploi non rémunéré a enregistré une baisse de 111.000 postes dans les zones rurales et 15.000 dans les villes, ce qui donne 26.000 postes de perdus. Le HCP fait alors ce constat logique mais néanmoins alarmant : «Les pertes d’emplois non rémunérés ont été relevées principalement dans le secteur de l’agriculture, forêt et pêche» (-108.000 postes contre un recul de 18.000 au niveau des autres secteurs).
Le secteur des «services» ayant créé 111.000 postes d’emploi, ces derniers se ventilent comme suit : les «services personnels» avec 33.000 postes dont 30.000 en milieu urbain, le «commerce de détail et la réparation d’articles domestiques» avec 32.000 postes essentiellement en milieu urbain, et la branche des «services domestiques» avec 15.000 postes exclusivement en milieu urbain. En revanche, l’agriculture, la forêt et la pêche ont perdu 59.000 emplois, l’industrie et l’artisanat 28.000 et le BTP 21.000.
Quatre chômeurs sur cinq sont des citadins, deux sur trois des jeunes âgés de 15 à 29 ans, un sur quatre est diplômé de niveau supérieur, un sur deux est primo-demandeur d’emploi et près de deux sur trois chôment depuis plus d’une année.
Le concours, l’unique moyen d’intégrer la fonction publique 4 chômeurs sur 5 sont des citadins Les femmes sont de plus en plus actives |
Les services, seul employeur du pays Comme signalé dans l’article ci-contre, au niveau sectoriel, le secteur des «services» a créé 111.000 postes d’emploi, soit une hausse de 2,8% du volume d’emploi du secteur. Au niveau de ce dernier, les hausses ont concerné principalement les branches des «services personnels» avec 33.000 postes dont 30.000 en milieu urbain, du «commerce de détail et réparation d’articles domestiques» avec 32.000 postes essentiellement en milieu urbain et dont 21.000 hors magasin et la branche des «services domestiques» avec 15.000 postes exclusivement en milieu urbain. |