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Abderrahim Mouhtad : «Annassir ne défend pas les fauteurs de troubles imprégnés de l’idéologie takfiriste»

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ALM : Quels sont les derniers développements dans la prison de Salé?
Abderrahim Mouhtad : La situation a été maîtrisée dans la prison de Salé mardi après-midi. L’intervention des forces de l’ordre a mis fin aux actes de violence. Ainsi, les détenus islamistes ont été évacués de la prison. Les fauteurs de troubles seront incontestablement traduits devant la justice car il y a eu des blessés et des dégâts matériels considérables. Ils seront poursuivis pour atteinte aux biens publics et verront, par conséquent, leurs peines d’emprisonnement aggravées. Il faut dire que l’Association Annassir ne défend pas les fauteurs de troubles imprégnés de l’idéologie takfiriste jihadiste. Nous prenons en charge la défense des détenus qui souhaitent retrouver leurs familles en paix et dans le cadre du respect de la loi.

Qu’est-ce qui explique, selon vous, le déclenchement de ces actes de violence dans ce centre de détention ?
Ce qui s’est passé dans la prison de Salé s’explique par le fait qu’il existe deux tendances parmi les détenus de la Salafiya. Les détenus modérés et les détenus endoctrinés, c’est-à-dire des personnes ayant des antécédents judiciaires. C’est cette dernière catégorie, fortement imprégnée de l’idéologie jihadiste, qui a mené le mouvement de désobéissance au sein de la prison. La Délégation générale de l’administration pénitentiaire et de réinsertion a commis l’erreur de ne pas trier ces détenus selon cette distinction. Je dis que parmi ces détenus il y a des personnes qui ont des antécédents criminels et sont même impliqués dans des opérations de trafic d’armes. C’est cette dernière catégorie qui maîtrise l’ensemble des détenus dans la prison de Salé.

Pensez-vous que le dispatching des détenus sur l’ensemble des prisons du Maroc est en mesure de régler le problème ?
Pour montrer que cette démarche n’est pas en mesure de régler le problème, il faut rappeler que suite à des actes de violence précédents qu’a connus la prison de Salé, l’Administration pénitentiaire a transféré certains fauteurs de troubles vers les prisons de Tanger, Fès et de Kénitra. Or, ce sont ces mêmes personnes qui ont déclenché les actes de violence récents dans ces prisons. Ce sont des gens qui ont «une force de contamination» non-négligeable.

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