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Affaire du Sahara: Abdelilah Benkirane monte au front

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On l’aura deviné. La rencontre hier du chef de gouvernement avec les députés, dans le cadre de la déclaration mensuelle de politique générale du gouvernement s’est passée dans une ambiance plutôt sereine. Le sujet de la session, consacré au dossier du Sahara, était certainement derrière ce climat bon enfant, puisque Abdelilah Benkirane, dès les premières phrases de son allocution, a précisé que dans ce cas précis, le débat devrait se dérouler loin de toute surenchère politique.

Fait nouveau, c’est la première fois que le chef de gouvernement, depuis la première investiture de son équipe en 2011, évoque clairement les grandes lignes d’une  nouvelle stratégie pour la gestion du dossier. Celle-ci, comme l’avouera Benkirane, ne se basera plus sur les seules actions de la diplomatie officielle, mais englobera désormais l’ensemble des initiatives de la diplomatie parallèle. Partant du principe de l’indivisibilité sur la question et de la marocanité du Sahara, le gouvernement s’appuiera sur une action globale tous azimuts : activer le chantier de la régionalisation avancée tout en assayant les mécanismes de défense des droits de l’Homme dans l’ensemble du pays.

Puis, faire en sorte que le recensement des populations des camps de Tindouf devienne pour la communauté internationale, plus qu’un vœu, mais une réalité. Côté régional, le gouvernement devrait renforcer ses relations avec les pays sahélo-sahariens, tout en misant sur l’intégration maghrébine. A ce propos, Benkirane déclarera en substance: «On peut se passer de ses amis, mais pas de ses frères.

Et les Algériens sont nos frères et le resteront». Les relations avec les pays de l’UE et les États-Unis, qui ont émis des signes plus que positifs à l’égard de la question du Sahara, devraient également être une préoccupation presque quotidienne pour le cabinet Benkirane. Le chef de gouvernement ne manquera pas, par ailleurs, d’insister sur le rôle que doivent désormais jouer les partis politiques, les parlementaires, les syndicats, les journalistes, les hommes d’affaires, la société civile et les intellectuels pour appuyer et relayer le plan d’autonomie proposé par le Maroc. Benkirane ira même jusqu’à lancer un clin d’œil aux cinéastes, jugeant que l’impact du cinéma sur l’opinion publique est de plus en plus convaincant.

En interne, les diplomates devront se préparer à des séances de recyclage : le chef de gouvernement a promis que les RH du département des affaires étrangères seront gérées de manière plus rationnelle, avec en prime des sessions de formation continue pour le personnel proche du dossier du Sahara.

En fait, l’entrain de Abdelilah Benkirane émane de sa conviction que l’année 2013 a rapporté un bon cru : le maintien intact de la mission de la Minurso par le Conseil de sécurité, l’annonce d’un nouveau modèle de développement socio-économique pour les provinces du Sud ; la position positive des parlementaires de l’UE et des États-Unis à l’égard du plan d’autonomie proposé par le Maroc; le discours de SM le Roi Mohammed VI qui révélera de façon directe les intentions des ennemis de la Nation, notamment suite à la lettre de Abdelaziz Bouteflika annoncée à Abudja, ou encore les félicitations de la communauté internationale pour l’ensemble des actions entreprises par le Maroc dans la région sahélo-saharienne, surtout sur le volet sécuritaire. D’ailleurs, même l’Espagne, allié traditionnel d’ONG pro-polisariennes, a fini par mettre de l’eau à son vin.

Abdelilah Benkirane a toutefois admis, même à demi-mot, que cette stratégie a été élaborée sous l’impulsion du discours de SM le Roi du 6 novembre dernier, où le Souverain a nettement demandé plus d’efforts et d’engagement dans le traitement du dossier du Sahara. «Ce que nous avons remarqué les six derniers mois nous impose plus de vigilance», a lancé hier Benkirane devant les députés.

Une manière, pour lui, d’annoncer que la question du Sahara est plus que jamais une priorité nationale, n’hésitant  pas à déclarer en réponse aux interventions des partis de l’opposition : «Ce n’est pas un match de foot. C’est une affaire nationale de la plus haute importance pour le pays».

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