ALM : Allez-vous vous présenter aux élections de 2009 en tant que bloc de gauche ?
Ahmed Zaki : Au niveau de la région de Casablanca, nous avons entamé un processus de rapprochement pour avoir une seule vision et essayer de faire une proposition commune aux élections prévues. J’aimerais que ce processus aille jusqu’au bout. Je sais très bien qu’il y a une volonté à l’échelle nationale qu’il faudra bien exploiter. L’essentiel est qu’au niveau de Casablanca, les discussions à propos d’une candidature commune sont bien avancées.
Le ministre de l’Intérieur a tenu récemment des réunions avec les dirigeants des partis politiques. Parmi ces derniers figure le chef d’un parti non encore constitué, en l’occurrence Hassan Benaddi. Qu’en pensez-vous?
Je vous avoue que je ne suis pas très au courant de ce cas précis. Je sais que le PAM a déposé son dossier, mais que le ministère de l’Intérieur n’a pas encore donné de reçu. Je crois que nous sommes dans une situation de confusion. En principe, c’est le ministère de l’Intérieur qui doit trancher à ce sujet. Et je pose à mon tour la question : S’ils ont convoqué le PAM, cela s’est fait sur quelle base ?
Le PAM est craint aux prochaines élections partielles, notamment à la circonscription de Marrakech. Qu’est-ce qui justifie cette crainte ?
Ce que nous savons, c’est qu’il y a eu une réunion entre plusieurs notables de cette ville qui ont décidé d’apporter leur soutien au candidat PAM. Il semble qu’il y a une manœuvre pour faire en sorte que ce candidat ait leur soutien. Je crois que le MTD commence à dévoiler sa véritable nature. Contrairement à ce qui a été dit, je constate que le PAM adopte une opération de ratissage de tout ce qui bouge, sans prendre en considération l’idéologie des partis qui y fusionnent. Le MTD et le PAM sont des organisations qui ne cherchent qu’à se positionner sur l’échelle nationale. Donc, sans apporter du nouveau à la scène politique nationale. Je pense que le PAM et le MTD en rajoutent à la confusion dans le paysage politique
Que fera la gauche pour contrer la poussée du MTD ?
Ce n’est pas pour contrer le MTD que la gauche doit s’unir. La gauche doit le faire pour proposer un projet innovant qui va permettre aux communes de jouer leurs rôles «d’acteurs de développement». La gauche ne doit pas se contenter des petites tâches quotidiennes des communes, mais plutôt accorder une grande importance aux communes dans le but de les impliquer encore davantage dans l’économie nationale. Il faut proposer un projet d’une gestion seine et dynamique des communes. Malheureusement ce
rôle est négligé, alors qu’ils peuvent jouer un rôle économique et social considérable.
Les appels à la création de pôles politiques se multiplient ces derniers temps. Comment voyez-vous ce phénomène ? Et qu’en est-il du pôle de gauche?
Evidemment, ce n’est pas nouveau sur l’échelle nationale. C’est une nécessité qui a été perçue depuis plusieurs années. Le Maroc s’est engagé depuis longtemps dans le processus démocratique. Nous avons une expérience réussie au niveau de la Koutla démocratique, qui a permis de dynamiser la vie nationale et déboucher sur les transformations qu’a connues le Maroc ces quinze dernières années. Je suis pour la constitution de pôles de gauche, de Droite, et un autre de conservateurs. Quant au pôle de gauche, il est en stand-by. Surtout que l’Union socialiste des forces populaires (USFP) est en pleins préparatifs du deuxième round de son 8ème congrès. Il nous faudra en outre associer les autres partis de gauche à notre pôle. La deuxième phase du 8ème congrès de l’USFP sera décisive. Nous espérons qu’elle sera réussie. Autrement, ce sera une catastrophe pour la gauche.