La Mauritanie et les chancelleries basées à Nouakchott sont sur le qui-vive après l’apparition de menaces d’attaques terroristes contre des intérêts occidentaux. Une information, diffusée dimanche par l’Agence de presse mauritanienne (ANI), a annoncé que Nouakchott avait mis ses forces armées en état d’alerte maximale après que des véhicules appartenant à l’organisation Al Qaïda au Maghreb islamique (AQIM) aient été repérés dans la zone de Ouadane au nord-est d’Atar (à proximité de la frontière marocaine). Selon la même information, relayée par le Centre européen d’intelligence stratégique et de sécurité (ESISC), il s’agirait de «deux voitures suspectes conduites par des terroristes vêtus d’uniformes militaires». Ces derniers se seraient «infiltrés en Mauritanie en venant de l’Algérie», a rapporté l’agence «ANI», en faisant état de sérieuses menaces d’attaques terroristes contre des intérêts occidentaux en Mauritanie.
Hier encore, un journal algérien a révélé que les terroristes qui ont réussi à s’infiltrer en Mauritanie avaient questionné des nomades sur l’emplacement d’entreprises occidentales au nord de la Mauritanie.
«Les nomades leur avaient désigné une entreprise pétrolière française à Maqtir et à Guelb Errichat, deux sites situés à 100 kilomètres au nord d’Ouadane», rapportait la même publication, dans son édition du lundi.
En revanche, les autorités mauritaniennes ont dépêché au nord du pays une unité du premier bataillon de commandos parachutistes (BCP) pour renforcer le Groupement de lutte antiterroriste déjà sur place depuis quelques mois.
Depuis 2005, la Mauritanie est la cible d’attaques terroristes perpétrées par l’ancien Groupe salafiste pour la prédication et le combat (GSPC), devenu depuis 2005 Organisation Al Qaïda au Maghreb islamique. Trafiquants de drogue à la solde du Polisario et terroristes de l’organisation de Abou Moussab Abdeloudadoud (AQIM) vont de pair et sèment la terreur à la frontière de la Mauritanie avec l’Algérie.
Le 17 janvier dernier, l’armée marocaine a réussi à faire capoter une tentative d’incursion de huit trafiquants opérant pour le compte du Polisario.
L’intervention des FAR s’est soldée par l’arrestation de quatre éléments parmi les intrus, qui sont originaires de Rguibat-Chargue, la tribu à laquelle appartient le soi-disant «ministre de la Défense» du Polisario, Ould Al Bouhali. Des observateurs internationaux avaient déjà, à travers plus d’une enquête, alerté l’opinion internationale sur la connexion de plus en plus vraisemblable entre le Polisario et les groupes terroristes.
Plusieurs instituts spécialisés, dont l’ESISC, avaient attiré l’attention sur le fait que le Polisario livre de l’argent et des armes aux groupes terroristes actifs dans la région sahélo-saharienne, en échange de la «couverture» que sont censés assurer à ses éléments les affidés de Moussab Abdelouadoud pour les trafics de toutes sortes (drogue, contrebande de cigarettes, trafic d’êtres humains, etc). Les développements qui surviennent ces derniers jours démontrent la véracité et le bien-fondé des alertes lancées.