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Alger refoule des journalistes marocains

© D.R

Un nouvel acte liberticide à mettre sur le passif du pouvoir algérien. Mais ce ne sont pas des journalistes algériens qui en payent les frais cette fois, cela, évidemment, fait partie du lot quotidien des confrères de notre voisin de l’est. Ce nouvel acte répressif concerne bel et bien des journalistes marocains qui viennent de subir des pratiques autant agressives qu’humiliantes. Izana Laâroussi, Mounir Al Kantaoui (de l’Hebdo Al Bidaoui), Chafaï Mohamed Salem (du quotidien Al Ahdat Al Maghribia), et Maâ El Aynine Ahmed Al Hiba (de l’Hebdo Assahra Al Ousbouia) ont eu «droit » à un traitement qui relève de la tristement célèbre époque de l’Inquisition. Chargés de couvrir l’action pacifiste qui devait être entreprise, à partir de samedi dernier, par l’Association du Sahara marocain dans les camps de Tindouf, ils ont été chopés par les services secrets algériens aussitôt arrivés à l’aéroport Houari Boumédiane. A leur descente d’avion et avant même de passer chez les services aéroportuaires pour remplir les formulaires d’usage, ils ont trouvé, à leur « accueil » et  à leur grande surprise, des agents secrets des Renseignements algériens ! C’était à ces derniers et non aux services aéroportuaires, que devait revenir la « tâche » de vérifier les papiers de la délégation marocaine. Mais, paraît-il, ce n’est pas pour ce simple contrôle que ces services se sont donné la peine du déplacement à l’aéroport Houari Boumédiane. L’objectif, les membres de la délégation marocaine ne tarderont pas à le comprendre. Bien même avant, Mohamed Reda Taoujni, président de l’Association Le Sahara marocain, avait alerté son adjoint, Mohamed Ahmed Bahi, qui a dû renoncer, en dernière minute, à son voyage à Alger, en sachant qu’il était black-listé par les services secrets algériens. Ces derniers ne manqueront d’ailleurs pas d’interroger les arrivants sur la destination d’Ahmed Bahi, après leur avoir retiré passeports, billets d’avion, et autres papiers d’identité. Les services en question pousseront leur harcèlement jusqu’à interdire aux membres de la délégation tout contact avec les représentants diplomatiques maroc-ains accrédités à Alger. L’intimidation ne s’arrêtera pas là, la délégation marocaine aura fort à faire pour se procurer rien qu’une simple demi-baguette de pain en plus d’un fromage pour chacun de ses membres. Leurs interlocuteurs n’en avaient cure, pour eux il était question d’extorquer, à tout prix, des aveux qui prouveraient l’existence de  liens (imaginaires) entre des journalistes marocains, dont le « délit » est d’avoir simplement voulu accomplir leur devoir professionnel, et les autorités du Royaume. Tous les moyens étaient bons pour arriver à cette fin : privation de nourriture, interrogatoires serrés, humiliation … Ces méthodes, aussi radicales qu’inhumaines, ont fait une victime qui n’est autre qu’une femme : diabétique, Izana Laâroussi a fini par craquer. Le reste, c’est-à-dire les autres membres de la délégation marocaine, ne devaient pas être, non plus, au bout de leur peine. Les policiers algériens, après les avoir embarqués dans un bus, leur ont signifié qu’ils seraient refoulés vers Rome. Surprise au sein de la délégation, aucune note écrite de refoulement ne leur aura été délivrée par les autorités algériennes, judiciaires ou administratives ! Comme les tracasseries que les barbouzes d’Alger leur ont fait subir n’auront pas suffi, les membres de la délégation marocaine auront maille à partir avec les autorités italiennes, ces dernières ayant exigé d’eux de produire un justificatif de refoulement.
Arrivés à l’aéroport de Rome, ils ont dû attendre jusqu’à minuit pour faire aboutir leurs démarches et, par conséquent, pouvoir regagner leur pays dans la matinée de dimanche. Une situation digne d’un roman kafkaïen, que le Syndicat national de la presse marocaine (SNPM) a dénoncée avec vigueur. Le SNPM, qui a entrepris samedi dernier des démarches auprès de plusieurs organisations internationales, a demandé que des excuses soient présentées aux journalistes marocains par les autorités algériennes. Le SNPM a condamné, par la voix de son secrétaire général, Younès Moujahid, le comportement « liberticide » des autorités algériennes à l’égard des journalistes marocains. Ce comportement, certes dicté ici par des considérations politiques, devrait nous édifier sur le mépris que le pouvoir algérien continue d’afficher à l’égard de la liberté d’expression. Les procès intentés contre les journalistes algériens eux-mêmes sont devenus tellement courants que, à défaut d’une mobilisation internationale, cela risquerait de devenir banal, au mépris de l’un des principes les plus élémentaires de notre époque : la liberté d’expression.
Au-delà de cet incident aux relents liberticides indéniables, il y a une autre, d’ordre politique cette fois, qu’Alger aurait voulu bien marquer : réitérer, bien entendu, son hostilité envers le Maroc.
D’ailleurs, il n’est pas difficile de deviner qui a été derrière la récente reconnaissance, par Naïrobi (Kénya), de la pseudo-Rasd. De ce côté, la vigilance devrait redoubler d’autant plus que le pouvoir d’Alger paraît déterminé à saper tous les efforts de réconciliation que le Maroc a déployés.

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