ALM : Première présentation aux élections et première intégration d’un parti politique. Qu’est-ce qui a motivé votre choix ?
Ali Zerkdi : Il faut savoir qu’avant d’intégrer le PAM, j’étais un militant associatif des années durant. La naissance du PAM et son apparition sur la scène politique ont suscité mon intérêt et ma curiosité. Le projet du PAM me parait fort intéressant et c’est ce qui a motivé mon choix d’intégrer ce parti. Sachant que le parti permet aux jeunes, qui voudraient intégrer pour la première fois une composition politique aux enjeux politiques nationaux et locaux, de participer à la vie politique. Les structures du PAM donnent une très grande importance aux régions en ayant comme structures des secrétariats généraux régionaux. Le PAM est un espace d’expression sociopolitique dans lequel tout jeune ayant une volonté peut s’exprimer librement et c’est ce qui a nourri mon choix. Notre programme est attrayant sur plusieurs plans dans le sens où il attire beaucoup de jeunes. L’étape de la Commune d’Agadir n’est qu’une étape parmi d’autres qui devraient normalement aboutir sur la construction d’un grand parti sur la scène politique.
Quelle vision avez-vous pour la gestion de la Commune d’Agadir ?
Notre vision de la gestion communale repose sur l’obligation d’apporter un équilibre à la nouvelle équipe qui va gérer la Commune d’ Agadir dans les années à venir. Notre ville a beaucoup souffert des problèmes d’équilibre et je dirai presque structurels qu’a connus le bureau actuel qui dirige la ville. Nous sommes là et nous allons œuvrer, avec toute notre énergie, pour composer une équipe productive. Concernant les gros dossiers de la ville, je pense que les jeux sont déjà faits. Pour le transport, par exemple, je trouve que le problème est résolu. Quant à la décharge, le dossier est entre de bonnes mains. Il est sur le bon chemin de résolution. Ce qui reste à gérer est à peu près le quotidien et le développement urbain de la ville d’Agadir dans les prochains mandats.
Vous venez d’ouvrir plusieurs bureaux au niveau de la région, quelles sont les zones que vous allez couvrir ?
Nous avons à peu près couvert tout le territoire de la région jusqu’à Ouarzazate et Zagora. Et nous avons remarqué un engouement très important pour intégrer le parti. Nous allons couvrir à peu près tout le territoire de la région, à part quelques en droits où il y a quelques réticences pour des raisons de timing aussi. Il faut dire que nous avons commencé un peu tard, vu que le parti vient juste de voir le jour. Et il faut dans un premier temps mettre en place les instances régionales et locales et c’est une affaire qui demande un peu de temps. Si on arrive au terme de ces échéances à couvrir 70% du territoire, je crois que cela sera une bonne réalisation.
Il y a un grand débat sur plusieurs de vos membres ayant quitté leurs partis pour intégrer le PAM. Qu’en direz-vous ?
En toute démocratie, on est libre de choisir le parti qu’on veut. Si les partis existants n’offrent pas le confort nécessaire ni l’espace de rencontre et d’échange où toute personne qui voudrait s’exprimer librement y trouve place, il a droit de changer. Je pense que même pour moi si demain je ne me retrouve pas content du PAM, je vais changer et cela ne posera pas de problèmes. Les gens qui ne sont pas satisfaits de leurs partis ne sont pas obligés d’y rester. Il y a certains qui avancent que cela a pour causes les intérêts, mais je réponds que vu les structures et l’organigramme du PAM, le parti est démocratique et les instances régionales seront pratiquement autonomes. Les élections seront des élections libres et démocratiques, claires et nettes pour les différents partis. Je crois que tout un chacun qui voudrait faire du militantisme politique dans un espace qui représente réellement la société marocaine se retrouve au sein du PAM. Nous avons la chance d’avoir en face de nous et aux côtés des gens de gauche un islamiste modéré, de droite et c’est là la vraie composition de la société marocaine parce qu’on peut s’y exprimer librement. Et la résultante de cette composante ne fera que donner de bons résultats parce que c’est le résultat de la société marocaine. On ne peut pas réfléchir uniquement en tant que libéral ou juste en tant que socialiste et dire que c’est une bonne chose. Cette diversité fait un point de force du PAM.
Qu’en est-il de la représentativité féminine dans votre liste et votre parti ?
Au niveau de ma liste, j’ai essayé, mais pas avec grand succès je l’avoue, d’intéresser des femmes d’Agadir pour les mettre même dans la liste principale. Malheureusement, c’est encore difficile. J’ai contacté beaucoup de jeunes femmes chefs d’entreprises, de fonctions libérales mais malheureusement il n’y a pas ce «Feed back». Le problème n’émane pas du parti du PAM, sachant que mon souhait était de créer une liste où on aura au moins 70% de femmes susceptibles de passer et non placées en bas de la liste.
Où réside le problème à votre avis ?
Le problème est à mon avis un problème sociétal. Il faut du temps pour régler ce problème et installer un climat de confiance. Je crois que nous allons y arriver et nous avons une politique très précise dans ce sens pour attirer le maximum de femmes.
Pouvez-vous nous donner un aperçu sur cette politique ?
Ce programme repose sur le contact direct pour les intéresser. Et nous avons justement un programme dans le cadre de la construction du parti au niveau régional. Après les élections, nous allons organiser plusieurs rencontres hommes-femmes et non uniquement les femmes mais qui seront plus concentrées sur les femmes aussi bien aux milieux associatif, des affaires et dans tous les secteurs. L’objectif est de les intégrer dans ce débat et les intéresser. On ne fait pas de distinction au sein de notre parti car ce qui nous intéresse c’est la valeur de l’être et son apport.
Et pour la concurrence avec votre frère Brahim Zerkdi ?
Il n’y a pas de concurrence. Mon frère est un homme politique chevronné qui a sa place dans le milieu politique et que je respecte beaucoup. Je lui souhaite bonne chance. Le fait qu’il soit dans un parti et moi dans un autre n’a jamais posé de problèmes.