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Après la dernière hausse des prix du carburant, bientôt de nouvelles mesures

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Même si la récente décision gouvernementale d’augmenter les prix du carburant à la pompe continue de faire des remous, le gouvernement semble déjà laisser derrière lui ce sujet et pense à d’autres mesures en ces temps très difficiles. Car la hausse des tarifs du gasoil et de l’essence ne sera pas suffisante à elle seule pour maîtriser les dépenses de la Caisse de compensation en attendant la réforme promise. Abdelilah Benkirane avait lui-même affirmé lors de son dernier passage à la télé que «nous avons déjà consommé à fin mai 80% des 32,5 milliards de dirhams alloués à la Caisse de compensation au titre de cette année». M. Benkirane avait expliqué que 26 milliards supplémentaires étaient nécessaires pour boucler l’exercice en cours. Le hic, c’est que l’augmentation des prix à la pompe ne fournira que 5 milliards de dirhams sur ce total. Cinq autres milliards devraient provenir de la baisse du train de vie de l’Etat et une somme similaire pourra être économisée en raison de la baisse des cours du pétrole sur le marché international. Même s’il va falloir croiser les doigts pour que les prix du baril du pétrole continuent leur baisse à l’international jusqu’à la fin de l’année, le gouvernement ne sera ainsi parvenu qu’à la mobilisation de 15 milliards de dirhams sur les 26 nécessaires pour terminer l’année. Le milliard de dirhams récupéré par l’Etat sur les arriérés fiscaux veut dire que le gouvernement Benkirane est toujours à la recherche de dix milliards de dirhams. Comment l’équipe gouvernementale actuelle compte-t-elle alors trouver les fonds nécessaires ? «Pour l’instant la situation est toujours sous contrôle. Les choses se déroulent comme nous les avons planifiées. Les cours du pétrole sur le marché international sont toujours maintenus à un prix correct. Et nous allons tout faire d’ici la fin de l’année pour éviter l’épuisement avant le temps de l’enveloppe budgétaire allouée à la Caisse de compensation», affirme sur un ton très optimiste Mohamed Najib Boulif, ministre délégué auprès du chef de gouvernement chargé des affaires générales et de la gouvernance. Mais le ministre a tout juste évité de répondre concernant les mesures qui seront prises pour réunir les dix milliards manquants. «Nous sommes en train de préparer une batterie de mesures destinées à réunir les fonds nécessaires», s’est-il contenté de déclarer. Mais d’ici l’annonce de ces mesures, les pronostics vont bon train. Les observateurs parlent du recours du gouvernement à une sortie sur le marché international pour un emprunt. La décision semble déjà prise, il est juste question de temps. Mais certains responsables affirment qu’en cas d’une sortie internationale du gouvernement, les fonds recueillis ne seront pas utilisés pour financer la Caisse de compensation. Les coupes budgétaires étant écartées par le gouvernement, le recours à des privatisations reste très probable même si le stock des établissements publics encore privatisables s’est fortement amoindri ces dernières années. Les choix sont donc limités pour l’Exécutif à moins que le chef de gouvernement décide une autre hausse d’un des produits subventionnés. Plusieurs ministres ont écarté cette possibilité, mais ils ont également parlé de décisions «courageuses» à prendre…

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