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Arnaque à l’admission temporaire : Mode d’emploi

Le principe de l’autorisation d’entrées temporaires, un concept économique avantageux en matière des droits de douanes, a bien été dévoyé. Au lieu d’être une source d’activité pour l’ensemble du secteur du textile, il est devenu source d’évasion fiscale et aussi de juteuses commissions. Ainsi, une technique bien répandue porte sur la création, en Europe le plus fréquemment, d’une société et d’une autre au Maroc. Le plus souvent, la société à l’étranger appartient à un Marocain ayant la double nationalité. De cette manière, un courant d’affaires entre les deux sociétés est artificiellement créé, avec des clients et des fournisseurs fictifs. Les modalités d’entrée temporaires retenues portent en général sur la facturation et donc, le paiement. À ne pas oublier le compte dans une grande banque, en Suisse de préférence.
Concrètement, la société en Europe, donc le fournisseur, envoie à Casablanca des tissus, du fil, des boutons, des emballages avec une facture, fausse bien évidemment. Elle n’est destinée, en définitive, qu’à la douane et, de ce fait, bien gonflée. Ainsi ce qui vaut 100 est facturé 130. C’est cette dernière somme que la société au Maroc va payer. La différence, elle, est automatiquement versée sur un compte à l’étranger. Ensuite, les matières premières vont être transformées en produits finis que la société marocaine va ré-exporter. Cette fois, par contre, la facture du travail réalisé au Maroc va être minoré. Concrètement, si la transformation a coûté 100, la société marocaine va facturer seulement 60. La marchandise, une fois en Europe, retrouve bien évidemment sa valeur et l’heureux bénéficiaire de ce stratagème encaisse au passage 40. Les bénéfices ainsi réalisés s’entendent, naturellement, hors impôts, cotisations, et autres charges.
Au final, les contrôles, verifications et autres enquêtes sont généralement accompagnés de larmes de crocodile. Le meilleur argument reste la création d’emplois…ou encore un bon dessous de table pour les verificateurs. Cette technique, loin d’être l’apanage du secteur textile, est plus souvent utilisée compte tenu des pertes de la matière première. Par contre, il faut séparer le bon grain de l’ivraie. Tous les opérateurs textiles ne peuvent êtres logés à la même enseigne. Les plus honnêtes d’entre eux arrivent toujours à s’en sortir, alors que ceux qui le sont moins pataugent, en dépit des différentes magouilles, dans des problèmes terribles.

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