Aujourd’hui le Maroc : comment voyez-vous l’évolution du champ politique national ?
Ali Belhaj : À mon avis, il faut absolument renforcer la vie politique nationale. Ceci passe obligatoirement par une grande ouverture des partis sur la société.
Est-ce que la tendance naturelle du paysage politique marocain est d’aller vers plus d’émiettement?
D’un côté, il s’agit de faire en sorte que cet émiettement préjudiciable à la carte partisane soit évité vu qu’il ne fait qu’affaiblir la vie politique. D’un autre côté, il faut introduire une bonne dose de sang neuf dans les partis en créant un cadre approprié à toutes les compétences, jeunes, cadres…, qui veulent militer de manière organisée et efficace.
Quel est le type de la recomposition du champ politique que vous concevez ?
À mon avis, il serait judicieux de s’ouvrir davantage sur la société en insufflant une dynamique nouvelle à la vie politique. Par ailleurs, il s’agit de fédérer les partis autour d’un socle de valeurs communes. C’est là où réside l’un des défis majeurs de la vie partisane pour les prochains mois.
Peut-on imaginer cette recomposition autour de pôles politiques ?
Le rassemblement qui peut être envisagé devrait être conçu autour de trois grands pôles : socialiste, conservateur et libéral. Toute initiative politique nouvelle ne doit pas avoir comme objectif l’affaiblissement de ces pôles mais plutôt leur renforcement.
Comment renforcer ces pôles ?
En se mobilisant autour d’un projet commun de société et de valeurs communes tout en opérant, j’insiste là-dessus, une grande ouverture sur la société. La création de mouvements nouveaux n’a de sens que si elle vise au renforcement des pôles en question et non pas à la réalisation d’objectifs étroits.