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Attention, danger

Il n y a pas que les intoxications alimentaires qui font des ravages au Maroc pour cause d’absence d’hygiène. Un autre phénomène, moins médiatisé, aussi grave sinon plus fait régulièrement des victimes parmi la population marocaine. Il s’agit du recours à divers produits à base de plantes toxiques à des fins médicinales. C’est ce qu’on appelle dans le jargon courant “ le médicament des Arabes“. Nombre de charlatans vendent un peu partout, notamment dans les Halqa et avec beaucoup de bagout, ces traitements artisanaux comme une panacée qui guérit toutes les maladies possibles et imaginables. Il faut être naïf ou ignorant pour croire ce baratin. Et pourtant, ça marche.
Ces pratiques deviennent souvent dangereuses et entraînent des tragédies. Un problème de dosage par exemple peut conduire à l’effet contraire, la maladie ou carrément la mort. C’est dans la sorcellerie en général qu’intervient l’usage pervers des herbes et autres objets animaliers. Ici on distingue généralement deux sortes de magies : La première vise des buts utiles et socialement approuvés (magies de fécondité, pour faire venir la pluie, protéger les récoltes); la seconde au contraire est utilisée à des fins destructrices et socialement désapprouvées (pour envoyer la mort, la maladie ou la stérilité, détruire les biens, se venger d’un rival et le rendre impuissant). C’est cette sorcellerie-là qui est fréquente au Maroc. Les exemples d’empoisonnements sont légion. Il y a quelques années, un cadre d’une administration en a fait les frais. Son épouse pour le rendre docile lui a fait ingurgiter à son insu un liquide mélangé avec une poudre blanchâtre. Après quelques jours, le bonhomme tombe gravement malade. Il a beau consulter tous les médecins du pays, le diagnostic ne révèle rien d’anormal. En désespoir de cause, des amis nippons lui conseillent alors de se faire soigner au Japon. Là, le patient se voit signifier que la maladie dont il souffre est inédite. Le patient, qui maigrit de jour en jour, ne tardera pas à mourir. Un autre s’en est tiré à bon compte. À cause des pratiques de son amie qui veut absolument le garder pour elle, la victime a perdu toute sa chevelure.
Dans un pays sous-développé où le poids des croyances et des légendes est très lourd et où l’ignorance et l’inconscience battent tous les records, le maniement de la sorcellerie débouche sur des drames incroyables. Des procédés d’un autre âge qui se transmettent souvent de mère en fille. On prépare le couscous avec la main d’un mort pour que soit-disant la personne ensorcelée n’ouvre plus son bec.
On lui fait aussi bouffer la langue de l’âne pour qu’elle devienne bête et idiote. Le législateur marocain, conscient de ces dangers, a prévu dans le code pénal des articles qui punissent sévèrement les cas d’empoisonnement. “ Les tribunaux sont peuplés de plaintes en sorcellerie, explique un avocat. Mais plus de 60% des affaires liées à ce phénomène ne sont pas signalées.“

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