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B) Abdelilah Benkirane : Un turbulent à la Primature

«Le style c’est l’homme», disait Blaise Pascal, et Abdelilah Benkirane, secrétaire général du Parti de la justice et du développement (PJD), a son propre style. A l’âge de 57 ans, M. Benkirane a volé la vedette aux leaders des autres partis politiques en 2011. Le patron des islamistes qui avait suscité la polémique, depuis son élection à la tête du parti islamiste, à travers ses sorties médiatiques, est devenu chef de gouvernement, succédant à Abbas El Fassi, SG de l’Istiqlal. M. Benkirane, dont le parti est arrivé en tête des élections législatives du 25 novembre avec 107 sièges, est un homme politique hors pair. Difficile de rater ses apparitions dans des débats télévisés. Sa manière de parler, ses anecdotes mais surtout ses moments de colère font de lui un chef de gouvernement qui marque les esprits. Il s’agit également d’un orateur charismatique qui sait bien contrôler son auditorat pour faire véhiculer ses messages. Au lendemain de l’annonce de la grande victoire des islamistes, les observateurs de la scène politique prévoyaient la nomination de Saâd-Eddine El Othmani, président du Conseil national du parti, à la tête du gouvernement, notamment en raison des traits de caractère de M. Benkirane «qui ne correspondent pas parfaitement au profil de chef de gouvernement». Toutefois, mardi 29 décembre, M. Benkirane a été reçu à Midelt par SM le Roi Mohammed VI qui l’a nommé chef de gouvernement. Lors de la rencontre avec le Souverain, la première du genre, le patron des islamistes a défrayé la chronique à titre anecdotique en portant finalement une cravate. Cet ancien membre de la Chabiba islamiya et actuel SG du PJD garde sa popularité auprès des citoyens. A chaque fois qu’il passe à la télé, le patron des islamistes pulverise les records d’audience. Une véritable star de la télé qui rompt avec les méthodes classiques de communication. Tout au long du processus de concertation avec ses alliés, l’Istiqlal, le MP et le PPS, M. Benkirane a fait des sorties médiatiques qui font la Une des journaux. Aussi, le nouveau chef de gouvernement n’a pas hésité à dévoiler une partie de sa vie privée, notamment l’amour qu’il a pour sa femme, ses bêtises d’enfance. Certes, la lettre «B» réfère fortement au personnage de M. Benkirane, mais elle laisse entendre également le mot «boulot». Le patron des islamistes avait bénéficié de la confiance des citoyens pour être porté à la tête de l’Exécutif. Mais encore faudra-t-il qu’il tienne ses promesses envers les citoyens en mettant en œuvre son programme électoral assez ambitieux.

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