Résultats. Plus de 245.000 candidats ont réussi les examens du baccalauréat lors de la session normale. Le taux de réussite a baissé de 6,54 points en passant de 66,28% en 2022 à 59,74% en 2023.
Cette année, 245.109 candidats ont décroché leur Bac lors de la session de juin 2023 contre 231.272 en 2022. Le nombre global des candidats qui ont obtenu le diplôme a augmenté de 14.000, soit 6% par rapport à la même session de 2022, selon les chiffres dévoilés lundi par le ministère de l’éducation nationale, du préscolaire et des sports. Il faut néanmoins nuancer cette augmentation dans la mesure, où cette année, le nombre de candidats qui ont passé l’examen a augmenté de 18% en comparaison avec la session de 2022. Le taux de réussite a régressé en atteignant 59,74% contre 66,28% en 2022.
A l’instar des années précédentes, il reste plus élevé chez les filles que les garçons avec 63,83% contre 54,89%. Le ministère précise que le nombre de candidats ayant obtenu leur baccalauréat avec mention, parmi les scolarisés et les candidats libres, a atteint 127.338, soit un taux de 48%. Le taux de réussite pour les filières internationales s’est établi à 64,94%. A noter que ce pourcentage est de 45,48% pour les filières du baccalauréat professionnel.
Au total, 410.276 candidats scolarisés ont passé les examens de cette session, avec un taux de présence de 96,31%. L’année précédente, ils étaient 348.931 à s’être présentés lors de la session normale de l’examen national normalisé du baccalauréat, soit un pourcentage de 97,01%.
Pour ce qui est des candidats libres, 80.615 ont passé l’examen, soit un taux de présence de 61,25%. Seulement 21.289 ont réussi l’examen, ce qui représente un taux de réussite de 26,41%. Par ailleurs, 838 candidats en situation de handicap ont décroché leur Bac, soit un taux de réussite de 73%. 189.234 candidats, dont 145.479 scolarisés et 43.755 libres, passeront la session de rattrapage qui aura lieu les 5, 6, 7 et 8 juillet 2023. Les résultats de cette session seront affichés le 13 juillet.
Modèle phygital du diplôme du baccalauréat
Cette session se caractérise par l’adoption du modèle phygital du diplôme du baccalauréat et des relevés de notes. En effet, le ministère avait annoncé, il y a encore quelques jours, l’introduction d’une nouvelle technologie numérique pour produire et gérer les certificats du baccalauréat et les relevés de notes des bacheliers. Cette nouvelle procédure permettra de renforcer la protection du diplôme et des bulletins de notes contre la falsification et de réduire les délais entre l’annonce des résultats des examens et la remise des diplômes aux bacheliers, ainsi qu’à fournir un ensemble de services numériques d’accompagnement pour une utilisation sécurisée du certificat.
Des éléments technologiques interactifs seront intégrés sur le support papier du diplôme afin de fournir plusieurs services numériques sécurisant l’accès à travers divers supports électroniques tels que les téléphones portables, les ordinateurs et les tablettes, en plus de la possibilité de vérification en temps réel de l’authenticité du certificat et de sa conformité avec les procès-verbaux des délibérations des examens du baccalauréat.
A noter que les mêmes techniques seront adoptées pour imprimer et numériser les relevés de notes. Selon le ministère, la numérisation du baccalauréat permettra également de fournir les services numériques y afférents tels que les bases de données et l’archive numérique.

Plus de 800 sujets ont été préparés pour les deux sessions
Plusieurs mesures ont été prises pour garantir le bon déroulement des examens du baccalauréat. 1.753 centres d’examen au niveau de l’ensemble des Académies ont été mis à disposition pour les besoins des examens et la correction des copies des élèves totalisant 24.600 salles. Plus de 800 sujets ont été préparés pour les deux sessions (normale et de rattrapage) toutes filières confondues.
Dans le cadre de l’accompagnement des candidats dans leurs préparatifs aux examens, des documents d’encadrement ont été adressés par email aux candidats, outre le renforcement des séances du soutien pédagogique et l’adaptation des épreuves et des conditions du déroulement des examens au profit des candidats aux besoins spécifiques, a assuré le ministre.
Opérations sécuritaires. Les opérations menées du 6 au 10 juin par les services de la Direction générale de la sûreté (DGSN) contre les actes de fraude lors de l’examen national unifié du baccalauréat ont permis l’interpellation de 242 personnes, dont sept mineurs. Les mis en cause ont été interpellés en flagrant délit de possession et de commercialisation de matériels et d’équipements de communication sans fil utilisés dans la fraude aux examens, de fuite et de publication des épreuves d’examen sur les réseaux sociaux mais aussi pour leur implication dans des fraudes avec violence et outrage à des fonctionnaires dans l’exercice de leurs fonctions. Les opérations d’interpellation et de fouille effectuées dans le cadre de ces affaires ont permis la saisie de 177 téléphones portables, 148 cartes d’appel sans fil «VIP», de 93 casques, de 426 batteries, 16 ordinateurs portables et des sommes d’argent soupçonnées d’être le butin de ces activités criminelles. Rappelons que pour les élèves pris en flagrant délit de fraude, des sanctions disciplinaires sont prévues par la loi 02-13. Ces sanctions vont de l’octroi d’une note de zéro à l’annulation des notes de l’ensemble des matières de la session concernée, jusqu’à la privation de passer l’examen pendant deux années successives. Ces sanctions concernent l’échange d’informations par écrit ou oralement entre les candidats à l’intérieur de l’espace où se déroule l’examen, la possession ou l’utilisation par le candidat d’appareils électroniques, de documents et de manuscrits non autorisés, et les cas de fraude basés sur des indices détectés par les correcteurs au cours de l’opération d’évaluation des prestations des candidats. Pour ce qui est des personnes qui diffusent les sujets d’examen, elles risquent très gros, à savoir la prison ferme. En effet, l’article 8 de la loi n° 02-13 relative à la répression de la fraude aux examens scolaires prévoit une peine de prison de 6 mois à 5 ans et une amende de 5.000 à 100.000 DH en cas de facilitation de la diffusion des sujets d’examen de manière individuelle ou dans le cadre de réseaux.

Verbatim
Le ministre de l’éducation nationale, du préscolaire et des sports, Chakib Benmoussa, avait déclaré à l’issue d’une visite au lycée qualifiant Ibn Al-Roumi à Moulay Bousselham, dans la province de Kénitra, «que plus de 500.000 candidats passent l’examen national du baccalauréat qui a démarré mardi 6 juin. Toutes les conditions ont été réunies pour le bon déroulement de cette échéance nationale, y compris l’aménagement de 25.000 salles d’examen et la mobilisation de 50.000 surveillants ». Précédemment le ministre avait livré plusieurs détails concernant les préparatifs des examens lors de son passage à la Chambre des représentants. Il avait ainsi annoncé que «le nombre de candidats à passer l’examen est en hausse de 18% par comparaison à l’année précédente ». Il avait aussi précisé que « 10 % des candidats au baccalauréat sont issus de l’enseignement privé alors que 43% représentent des filières internationales. Les élèves issus des filières scientifiques et techniques représentent 58%, contre 41% pour les filières littéraires et de l’enseignement originel et 1% pour la filière professionnelle ».