ALM : Les élections communales s’annonçant, où en êtes-vous dans la préparation pour les prochaines échéances ?
Bassima Hakkaoui : Tout d’abord, nous avons mis en place les lois régissant la préparation de cette étape. Nous avons en plus entamé des rencontres de communication avec nos responsables régionaux. Concernant le choix des candidats, et après l’étape de la proposition, la commission des candidatures discute de ces suggestions. Notre règlement prévoit que la commission de proposition suggère des candidats alors que la commission des candidatures garde l’ordre dans lequel sont présentées les candidatures ou propose un autre ordre. La dernière étape sera bien évidemment celle de l’accréditation des candidatures.
Le nouveau Code électoral engage les partis à respecter le seuil de 12% de représentativité féminine. Qu’en pensez-vous ?
Rien n’oblige les partis politiques à réserver le seuil de 12 % à la représentativité féminine. Il y a eu une charte d’honneur qui n’a pas été signée par les partis, mais il est prévu de réserver des listes additionnelles aux femmes candidates, ce qui va dans le sens de l’amélioration de la représentativité des femmes au sein des conseils locaux. Je crois que le seuil de 12% est une évolution très importante. Certes, nous avons toujours revendiqué un taux meilleur, mais les choses devant s’améliorer graduellement.
Le seuil de 12 % vient s’ajouter à une autre réalisation, à savoir le système de la liste nationale. Aujourd’hui, le Maroc fait preuve de son engagement dans la voie de l’amélioration de la situation de la femme.
Que répondez-vous à ceux qui estiment que ce seuil est difficile à atteindre en raison notamment de l’absence de femmes qualifiées pour assurer la gestion des affaires locales ?
En réalité, certains partis politiques ont souhaité se soustraire à leur devoir d’améliorer la représentativité féminine en avançant le fait qu’ils n’ont pas des femmes qualifiées pour assurer une bonne gestion des affaires locales. J’aimerais préciser deux points dans ce cadre. Tout d’abord, il me paraît tout à fait aberrant qu’on n’évoque le problème de la qualification que lorsqu’on parle des femmes. C’est comme si on prétend que tous les hommes qui gèrent actuellement les affaires locales sont qualifiés pour cette mission. Deuxièmement, c’est avec la pratique que les femmes développeront leurs capacités de gestion.
Les femmes doivent s’initier à la gestion locale. Certes, il y a un problème. Si les partis politiques ne trouvent pas aujourd’hui des femmes candidates c’est tout simplement parce que ces mêmes partis ne sont pas préparés pour cette échéance. Je pense que c’est un défi que les partis doivent relever.
Comment le PJD va-t-il gérer ses alliances pour les prochaines élections ?
Pour l’instant, rien n’est encore clair. D’ailleurs, les alliances au niveau local n’ont pas une grande importance car elles dépendent de la situation de chaque circonscription. En revanche, les alliances au niveau central sont plus importantes car elles ont un impact direct sur les alliances locales.
Quels sont, à votre avis, les principaux enjeux des prochaines élections communales ?
Je pense que le principal enjeu c’est que l’Etat sera testé dans le respect des règles de la démocratie. Les prochaines échéances seront l’occasion pour tester la neutralité du ministère de l’Intérieur. L’on verra si ce ministère interviendra, s’il restera neutre ou s’il s’alignera pour une partie contre une autre. Tout le monde sait qu’auparavant les élections ont souvent été entachées de certaines pratiques déloyales et l’on espère rompre avec ces pratiques. Malheureusement, l’on constate aujourd’hui que le ministère de l’Intérieur mène une précampagne électorale en exerçant la pression sur certains partis politiques.