Né en 1938 à Khémisset, Bouâzza Ikken suit ses études primaires dans sa ville natale, avant de partir à Azrou, où il poursuit ses études secondaires. Ayant atterri par la suite dans la Faculté de droit de Rabat, il décroche une licence ainsi qu’un diplôme d’études juridiques. La Justice ne tardera pas à l’attirer. Ikken se voit appelé par le ministère de la Justice dans le cadre de l’arabisation, la marocanisation et l’édification des tribunaux marocains. Avocat de métier, Bouâzza Ikken se voit discerner par la suite la fonction de Procureur de S.M à la Cour d’appel de Casablanca. «Une fonction qui ne m’a pas valu que des amis et que j’ai occupé de 1965 à 1972 avant d’en être fatigué. J’ai finalement réussi à décrocher ma retraite», nous déclare Ikken.
Quelques années après, plus précisément en 1982, Bouâzza Ikken fait son entrée dans le monde de la politique. C’était au sein du Mouvement populaire, puis le MNP. «C’était pour aider un vieil ami à moi, en l’occurrence Mahjoubi Aherdane (NDLR : avec qui il était lié également par des intérêts et des affaires que les deux hommes avaient en commun). Mais la conception du parti n’étant pas partagée, j’ai préféré me retirer et créer mon propre parti». C’est ce qui donnera naissance, en 2001, à l’Union démocratique.
Entre temps, Ikken, que l’on dit aujourd’hui immensément riche, se sera également fait des armes dans le monde des affaires. Sans y mettre le moindre sou, nous dit-il. S’étant joint à une société coréenne de pêche qui voulait s’installer au Maroc, Bouâzza Ikken se mettra à payer une partie de la flotte dont la société disposait en fonction des bénéfices, jusqu’au jour où la société en question décide de délocaliser son activité en Russie. Le moment de procéder au partage était venu. «La pêche était ma seule source de revenus», déclare celui qui était l’un des premiers opérateurs à tirer profit des largesses du système dans le secteur.
Maintenant que le temps est au bilan, et après la destitution dont Ikken a fait l’objet, celui-ci ne compte pas en rester là. «La décision de m’écarter a été prise en dehors de toute légalité. Et je veux savoir ce qu’on me reproche exactement».